Né le 10 mai 1922 à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine) ; fusillé après condamnation à mort le 30 juin 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; étudiant domicilié chez sa mère à Arzon (Morbihan) ; membre des FTPF et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

À la Maltière en Saint-Jacques-de la-Lande
À la Maltière en Saint-Jacques-de la-Lande
Sur le monument aux morts d'Arzon
Sur le monument aux morts d’Arzon
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Jacques Féret était le fils de Camille Lucien Féret, comptable, décédé, et d’Alice Louise Jeanne Chambrette, sans profession. Célibataire, il vivait, au moment de son arrestation, au domicile de sa mère Alice Féret, veuve, à la Pointe Saint-Nicolas en Arzon (Morbihan).

Membre du réseau Action depuis le 1er janvier 1943, réfractaire au Service du travail obligatoire (STO), Jacques Féret, neveu de Madame Sigot, alla se cacher à la Pointe Saint-Nicolas en Arzon chez le docteur Sigot, membre de l’état-major départemental de l’Armée secrète (AS), qui hébergeait deux autres réfractaires, Pierre Chevalier et François Pocréau. Il devint l’agent de liaison du docteur Sigot. C’est chez le docteur Sigot qu’au début du mois de mars 1944, Paul Chenailler, chef départemental de l’AS, [pseudonyme dans la Résistance : colonel Morice], rencontra les responsables des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) Émile Le Carrer [pseudonyme dans la Résistance : Max], Maurice Devillers [pseudonyme dans la Résistance : Michel], et Jean Kesler [pseudonyme dans la Résistance : Jim], tous les trois membres du Comité militaire régional, et que fut entérinée la fusion au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI), des unités combattantes de l’AS et des FTPF dans le Morbihan.
Informés de l’arrestation à Vannes (Morbihan) le 13 mars 1944 d’Agnès de La Barre de Nanteuil, agent de liaison du colonel Morice, le docteur Sigot, Madame Sigot, Jacques Féret et Pierre Chevalier quittèrent la Pointe Saint-Nicolas et s’embarquèrent de nuit pour aller se réfugier dans la maison de la famille Defforges sur l’île de la Jument dans le golfe du Morbihan, puis chez le commandant Le Garrec à Larmor-Baden. Ils furent ensuite pris en charge par des FTPF qui les conduisirent à Naizin puis à Réguiny (Morbihan), où était installé le PC du Comité régional militaire. Le 31 mars 1944, Eugène Robert Defforges et son épouse Solange Defforges, ainsi que Catherine de La Barre de Nanteuil, la sœur d’Agnès de La Barre de Nanteuil, furent arrêtés sur l’île de la Jument par la Police allemande. Eugène Robert Defforges est mort en déportation. Les autres ont fait partie du dernier convoi qui a quitté Rennes. Ce convoi où se trouvait aussi Agnès de La Barre de Nanteuil fut mitraillé par l’aviation alliée à Langeais (Indre-et-Loire). Blessée, celle-ci décéda en gare de Paray-le-Monial (Saône-et-Loire). Acheminé jusqu’à Belfort, ce convoi n’est jamais parvenu en Allemagne.
François Pocréau et Joseph Le Dorven furent arrêtés également le 31 mars 1944 par la Police allemande à la Pointe Saint Nicolas en Arzon et déportés à Neuengamme d’où le jeune Le Dorven n’est pas revenu.
Après la mort de Jean Kesler et de Maurice Devillers, tués en action le 14 avril 1944, Jacques Féret fut nommé commissaire aux opérations au sein du Comité militaire régional et Pierre Chevalier, commissaire aux effectifs.
Le 22 mai 1944, Jacques Féret, Pierre Chevallier, Jean Kérangoarec et leur chauffeur Théo Esvan furent capturés à Saint-Nicolas-des-Eaux (Morbihan) par une patrouille de Géorgiens appartenant à une unité de l’Est. À bord de leur véhicule, il n’y avait pas d’armes mais des registres de maquis (effectifs) et des fonds. Après avoir été enchaînés, ils furent incarcérés à la prison de Pontivy, puis transférés à Rennes (Ille-et-Vilaine). Jacques Féret, Pierre Chevalier et Jean Kerangoarec furent condamnés à mort le 29 juin par le tribunal militaire allemand de Rennes (FK 748) pour acte de sabotage contre l’armée allemande et furent exécutés le 30 juin 1944 sur le polygone de tir de la Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine).

Le tribunal civil de Rennes par un jugement daté du 14 février 1945, transcrit en mairie de Saint-Jacques-de-la-Lande le 20 février 1945, l’a déclaré « décédé à Saint-Jacques-de-la-Lande le 13 juin 1944 ».

Jacques Féret a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFI . avec le grade de sous-lieutenant en janvier 1951. Le titre d’Interné Résistant lui a été attribué en novembre 1962.

En Ille-et-Vilaine, le nom de Jacques Féret est inscrit sur la stèle des fusillés de la Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande et sur le monument de la Résistance érigé dans le cimetière de l’Est à Rennes.
Dans le Morbihan, il figure avec Pierre Chevalier sur la liste des « Morts pour la France » du monument aux morts d’Arzon.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Morbihan 2 W 11 308. — DAVCC, Caen, 21P 183401. — " La Butte de la Maltière - Saint-Jacques de la Lande ", Ami entends-tu… Journal de la Résistance bretonne, , ANACR, numéro 158, décembre 2012. — J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés (1940-1944), op. cit. – Site des fusillés d’Ille-et-Vilaine. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — Renée Thouanel (sous la dir.), La Maltière (1940-1944), Éd. Mairie de Saint-Jacques-de-la-Lande, 2013. — État civil, Saint-Jacques-de-la-Lande (jugement déclaratif de décès du tribunal civil de Rennes).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, Alain Prigent, Serge Tilly

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