Né le 9 septembre 1905 à Saint-Dié (Vosges), fusillé le 29 août 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; agent commercial ; résistant ; co-fondateur du réseau Nemrod (FFL).

Annonce des exécutions d’Estienne d’Orves, de Maurice Barlier, de Jan Louis Doornik (AN, CP/72 AJ/809)
Sépulture de Maurice Barlier à Ban-de-Sapt (Vosges) (1)
Sépulture de Maurice Barlier à Ban-de-Sapt (Vosges) (1)
Crédit : Alain Latil
Sépulture de Maurice Barlier à Ban-de-Sapt (Vosges) (2)
Sépulture de Maurice Barlier à Ban-de-Sapt (Vosges) (2)
Crédit : Alain Latil
Sépulture de Maurice Barlier à Ban-de-Sapt (Vosges) (3)
Sépulture de Maurice Barlier à Ban-de-Sapt (Vosges) (3)
Crédit : Alain Latil
Marié et père de quatre enfants, Maurice Barlier habita Le Ban-Saint-Martin en Moselle. Ses grands-parents paternels étaient commerçants dans la région de Saint-Dié. En 1940, il travaillait comme agent commercial à la conserverie Amieux de Nantes (Loire-Atlantique).
Fait prisonnier pendant la bataille de France, il réussit à s’évader du camp allemand et à rejoindre l’Angleterre. Dès le mois d’août 1940, il fut chef d’un groupe de résistance du réseau Nemrod.
En septembre 1940, les premiers résistants du réseau Nemrod repérèrent les installations de la marine allemande sur les côtes bretonnes. Maurice Barlier, lieutenant de la France libre, fut envoyé en France pour jeter les bases de l’un des tout premiers réseaux de résistance, le réseau Nemrod aux côtés de Jan Doornik. Il rejoignit celui-ci à Vichy pour le seconder dans son installation d’une filière en zone libre. À la suite de la trahison du radio téléphoniste du réseau, qui était en réalité un agent de l’Abwehr, Honoré d’Estienne d’Orves, chef du 2e Bureau de l’état-major de la France libre fut arrêté avec d’autres membres du réseau le 21 janvier 1941 à Nantes, quartier Chantenay rue du Bois-Haligan chez André Clément (employé chez Amieux) et Paule Clément, alors qu’ils se préparaient à embarquer pour l’Angleterre. Trois jours après, l’Abwehr arrêta Maurice Barlier à la même adresse.
C’était l’un des premiers organes de résistance à être démantelé par le contre-espionnage allemand.
Le tribunal allemand du Gross Paris siégea rue Saint-Dominique pendant douze jours. Honoré d’Estienne d’Orves prit sur lui toute la responsabilité de l’activité du réseau. Les juges reconnurent, avant de prononcer leur verdict que : « Le tribunal se trouvait devant une tâche lourde. Il fallait juger des hommes et des femmes qui s’étaient manifestés comme des personnes de mérite, d’une grande fermeté de caractère et qui n’ont agi que par amour de leur Patrie. » Les trois résistants furent condamnés à mort le 26 mai 1941 pour « espionnage au profit d’une puissance étrangère et aide à l’ennemi ».
André Clément, condamné à mort, a vu sa peine commuée en quinze ans de réclusion et a été déporté.
Emprisonné successivement à Angers (Maine-et-Loire) du 24 janvier au 12 février 1941, à Berlin (Allemagne) jusqu’au 25 février, puis à la prison du Cherche-Midi à Paris (VIe arr.) jusqu’au 27 février et enfin à Fresnes (Seine, Val-de-Marne) jusqu’à son exécution, Maurice Barlier a été fusillé le 29 août 1941 au Mont-Valérien à 8 h 31 avec Honoré d’Estienne d’Orves et Jan Doornik.
Il fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 29 août 1941 division 47, ligne 2, n° 77 puis, le 20 octobre 1941, la famille a fait transférer sa dépouille le 20 octobre 1941 à Ban-de-Sapt (Vosges) dans le caveau familial dans lequel son épouse Léontine Herzog sera aussi inhumée par la suite.
La mention Mort pour la France lui fut attribuée le 4 février 1947. Son nom a été gravé sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien, sur les monuments commémoratifs de Baccarat (Meurthe-et-Moselle), du Ban-Saint-Martin et du cimetière Saint-Simon de Metz, sur les plaques commémoratives de la mairie et de l’église de Ban-de-Sapt et sur le mémorial de la prison du Cherche-Midi de Paris, installé à l’entrée du cimetière de Créteil (Val-de-Marne) après la destruction de la prison. En 1967, à Nantes, une rue a été baptisée du nom de Maurice-Barlier.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : AVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). — MémorialGenWeb. — Site ordredelaliberation. — Site de la Fondation de la Résistance. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry. — Notice complétée le 28 septembre 2021 par Dominique Tantin sur les informations communiquées par M. Alain LATIL, en contact avec Madeleine, la fille de Maurice Barlier.

Delphine Leneveu

Version imprimable