Né le 10 janvier 1907 à Eysines (Gironde), fusillé le 5 mai 1943 au camp de la Braconne, commune de Brie (Charente) ; ouvrier maçon puis employé municipal ; militant communiste de la Gironde ; résistant au sein des FTPF en Charente et Charente-Maritime.

Jean Barrière était le fils d’un facteur des postes. Il suivit des études primaires et commença sa carrière professionnelle comme ouvrier maçon. Il adhéra aux Jeunesses communistes en 1921 puis au Parti communiste. Au recensement militaire de 1927, domicilié à Mérignac, il était déclaré « cimentier ». Il se maria en février 1931 à Mérignac avec Jeronima Concepcion Garrido dont il eut deux filles nées en 1932 et 1933. À partir de 1933, il fut employé au service de voirie à la mairie de Bordeaux. Mobilisé en 1939, il fut fait prisonnier en juin 1940, réussit à s’évader et reprit son travail à la mairie de Bordeaux.
Il entra dans la clandestinité dès décembre 1940 et participa à la reconstitution du Parti communiste. Il travailla alors à La Rochelle (Charente-Inférieure, Charente-Maritime) puis à Thouars (Deux-Sèvres) où il fut contacté par Octave Rabaté alors « responsable politique de la région des Charentes et de Loire-Inférieure du Parti communiste clandestin qui fut arrêté par la police française le 28 mars 1942 à Saintes (Charente-Inférieure, Charente-Maritime) » pour remplacer André Sautel.
En mars 1942, il devint interrégional du PCF pour les deux Charentes. Il participa, sous le pseudonyme de Jacques, au triangle de direction des FTP avec Yves Tasset et René Michel. Recherché à la suite d’un sabotage de la voie ferrée à Gensac-la-Pallue en octobre 1942, il fut arrêté le 8 novembre 1942 en gare de Saint-Michel par la police française placée sous les ordres du commissaire Ravazé, chef des Renseignements généraux à Angoulême, alors qu’il récupérait une valise de tracts.
Incarcéré à la prison Saint-Roch, il fut remis aux autorités allemandes et torturé. Il fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand de la Feldkommandantur 887 d’Angoulême (Charente) le 30 avril 1943, pour appartenance à association interdite, complicité avec l’ennemi, détention d’armes prohibées, appartenance à un groupe de francs-tireurs ayant participé à des attentats contre des voies de transport et voies de fait avec armes. Après le rejet du recours en grâce, il fut passé par les armes, par un peloton de SS, à Brie, en forêt de la Braconne, le 5 mai 1943 à 6 h 30. Avec lui ont été condamnés et fusillés ses camarades René Michel, Marc et Marcel Népoux, Paul Bernard* et Jean Gallois.
Une rue de Mérignac (Gironde) porte son nom depuis juin 1946. Il reçut, à titre posthume, le grade d’adjudant des Forces françaises de l’intérieur (FFI) en 1956 et la Médaille militaire en 1958.
Sa femme était née à Caceres (Espagne) le 20 juillet 1911 et était arrivée en France à l’âge de six ans. Elle entra dans la clandestinité en même temps que son mari. Elle était agent de liaison avec les résistants espagnols et réussit plusieurs fois à éviter l’arrestation. Après avoir élevé ses deux filles, elle travailla comme secrétaire dans une maison de convalescence en Gironde. Elle mourut en 2002.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen. – Guy Hontarrède, La Charente dans la Seconde Guerre mondiale, dictionnaire historique, Le Croît vif, 2004. – Renseignements et documents fournis par sa fille Madame Beaufils. – Notes Thomas Pouty. – René Terrisse Face aux pelotons nazis, Aubéron, 2000. – André Nogues, notice biographique publiée sur le blog de Guy Branchu.

Jean-Pierre Besse, Dominique Tantin

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