Né le 20 août 1926 à Tulle (Corrèze), exécuté le 3 avril 1944 à Chanlat, commune de Brive (Corrèze) ; radio-électricien ; aide et sauvetage.

Fils de Pierre Gérard et de Jeanne Fougeanet, instituteurs, Claude Gérard opta dès l’âge de treize ans pour l’enseignement technique, avec une prédilection pour la radio-électricité. Grand mais d’une complexion délicate, il inspira à ses parents une constante sollicitude. Lorsque le malheur s’acharna sur lui en 1944, il faisait un stage pratique à l’usine Philips de Brive.
 « Vif, plein d’enthousiasme et de fougue », pétri d’esprit patriotique, il n’hésita pas le 11 novembre 1943 à déposer des fleurs au monument aux morts de Noailles, malgré l’interdiction parentale. Durant ses jours de congé, il s’évertuait à rendre service à de jeunes réfractaires au STO ; il songea même à les suivre dans le maquis, mais sa mère l’en dissuada.
Le lundi 3 avril 1944, alors qu’il se trouvait dans la cour de l’école où ses parents enseignaient, survinrent des soldats allemands appartenant à une division blindée, la redoutable division B (Brehmer), en train de patrouiller à la recherche de maquisards. Battu, roué de coups et jeté à terre, il fut obligé, ainsi que son père et deux réfugiés lorrains, de monter dans un camion en direction de Brive. Avant d’arriver à destination, au lieu-dit La Moutade près de Chanlat, le convoi stoppa tout près d’un champ fraîchement labouré. Les quatre otages reçurent l’ordre de descendre ; on leur tira une balle dans le dos, avant de les achever à coups de revolver et de crosse.
Une ambulance de l’hôpital de Brive vint récupérer les cadavres pour les transporter à la morgue. Le 5 avril, Claude et son père Henri furent inhumés au cimetière de Noailles. Seule Jacqueline, fille d’Henri et sœur de Claude, brava l’interdiction allemande et assista à l’enterrement.
Claude fut plus tard exhumé et transféré à Tulle, où il repose, ad vitam aeternam, aux côtés de ses parents. Il avait 17 ans et demi !
Sources

SOURCES : Archives du Centre Edmond Michelet à Brive ; avec l’aide de Françoise Germane et de Didier Boudin. — Livre d’or des Instituteurs corréziens morts pour la France 1939-1945, 1969. — François David, Visages de la Résistance en Pays de Brive, Brive, Les 3 Epis, 1998. — État civil.

Gilbert Beaubatie

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