Né le 3 mars 1921 à Beaumont-Monteux (Drôme), s’est suicidé après avoir livré combat le 4 août 1943 à Thines (aujourd’hui Malarce-sur-la-Thines, Ardèche) ; ouvrier en chaussures ou ajusteur ; maquisard FTP dans le Drôme puis dans l’Ardèche, homologué forces françaises de l’Intérieur et interné résistant (DIR).

Fils de Fernand Bernard, terrassier, et de Célina Sénéclauze, ménagère puis ouvrière en chapellerie, Georges Bernard, domicilié au 38, rue du Refuge à Romans (Drôme), était, avant guerre, ouvrier en chaussure ou ajusteur (ouvrier en métallurgie selon les déclarations de sa mère en 1944) et membre du Parti communiste. Georges Bernard resta membre du parti après septembre 1940 à Romans-Bourg-de-Péage.
Dans un procès-verbal dressé le 12 décembre 1944 par le commissaire Lapierre à Romans-sur-Isère, sa mère, alors âgée de 42 ans, témoigna sur le parcours de son fils. Georges Bernard, réfractaire du STO, était « parti au maquis le 25 juin 1943 ». Il avait rejoint « un camp de FTP de la région de Buis-les-Baronnies » (le maquis de La Fournache). Son fils lui fit parvenir des nouvelles jusqu’à la fin juillet. Célina Bernard, ayant appris en décembre 1943 « par l’intermédiaire de ses camarades réfractaires(...) que son fils avait été tué par les allemands à Thines (Ardèche) » put se rendre sur les lieux fin septembre 1944. Elle entreprit les démarches nécessaires pour faire reconnaître sa mort et procéder au transfert de son corps et à son inhumation qui eut lieu au cimetière de Romans en octobre 1944.
Un deuxième témoignage, celui de Fernand Arnaud (recueilli le 17 mars 1945, publié dans L’Ardèche martyre d’A. Demontès, voir sources), survivant du combat livré à Thines, retraça avec plus de précisions l’itinéraire suivi par Georges Bernard et ses camarades. « Courant juillet, au camp (de la Fournache), des volontaires furent demandés pour la formation d’un « corps franc ». Je me fis inscrire avec sept de mes camarades : Charlie, qui fut notre chef (Charles Blanc), Riquet ( Henri Silhol), Maurice (Maurice Finck), Gaston (Bernard Gaston- en fait Georges Marcel Bernard -), Jojo (Bernard Georges), Mathieu (Mathieu Ferrer), et Alphonse (Alphonse Bataille).Nous fûmes dirigés vers Marseille et de là sur Thines (Ardèche) où nous devions assurer la réception des parachutages. A Thines, nous fûmes installés dans une maison sise au Tastevin, hameau situé à 3 kms environ en amont du chef-lieu (…) a 200 mètres de là siégeait notre état-major dont le chef était un commandant américain parachuté appelé Freddy – en fait le capitaine Frédéric Brown, membre de l’OSS, responsable du réseau Tomy, commanditaire de l’opération – secondé lui-même par nos camarades Jacques (Legendre Jacques) -en fait Jean Legendre- et Jean-Marie (Fournier Jean-Marie) et qui correspondait avec Alger par radio. »
Attaqué par une colonne allemande le 4 août 1943, les huit jeunes FTP résistèrent pendant plusieurs heures. Fernand Arnaud relata ainsi les circonstances de la mort de Georges Bernard : « (…) deux de nos camarades Charlie (Blanc) et Gaston (Bernard) désespérés et en ayant assez, décident de se donner la mort et nous font leurs adieux. Charlie demande à celui où à ceux qui resteront, s’il y en a, de les venger. »
Georges Bernard obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué résistant, membre des Forces françaises de l’Intérieur, interné résistant (DIR).
Il fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume par décret du 8 février 1962 paru au JORF du 13 mars 1962.
Son nom figure les monuments commémoratifs érigés à Malarce-sur-la-Thines, sur la plaque commémorative apposée dans l’escalier d’honneur de la mairie de Romans-sur-Isère et sur le monument commémoratif départemental à Saulce-sur-Rhône (Drôme).
Une rue de la ville de Romans porte aujourd’hui le nom de Georges Bernard.


Voir : Thines, 4 août 1943
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 20722 et AC 21 P 707458 (nc). — SHD, Vincennes, GR 16 P 51134 (nc). — Arch. Dép. Drôme, fonds Vincent-Beaume, 9J3 et 1920 W. — Le Musée départemental de la Résistance en Ardèche et de la Déportation, La Résistance en Ardèche, CD-ROM, AERI, 2004. — A. Demontès, L’Ardèche martyre, imp. Mazel, Largentière, 1946. – Silvain Villard, La tragédie de Thines, Privas, 1981— Arch. Dép. Drôme, fonds Vincent-Beaume, 9J3 (Cuminal, 1961) page 23. — Patrick Martin, La Résistance dans le département de la Drôme, 1940-1944, thèse Université Paris IV Sorbonne, 2001, base de données noms. — Thèse A. Chaffel, page 25. 42. — Cl. Genest, Tain, page 619. — Arch. Dép. Drôme, 1920 W. Archives remises à l’AERD par le fils d’André Vincent-Baume, puis déposées aux Arch. Dép. Drôme. — . Cdt Pons, De la Résistance à la Libération, rééd. 1987, p. 281. — L-E Dufour, Drôme terre de liberté, PL-NT 1994, p. 58. — Plaque com. Romans. — Mémoire des hommes. — Mémorial GenWeb. — Geneanet.— État civil. — Notes de Pierre Bonnaud.

Jean-Pierre Besse, Pierre Bonnaud, Robert Serre

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