Né le 9 février 1908 à Nice (Alpes-Maritimes), exécuté sommairement le 8 juin 1944 à Châteauneuf (Savoie) ; coiffeur ; communiste ; maquisard Francs-tireurs et partisans (FTP), responsable régional, actif dans le Var, en Savoie et en Haute-Savoie.

Monument à Châteauneuf. Cliché Michel Aguettaz
Monument à Châteauneuf. Cliché Michel Aguettaz
Plaque commémorative au niveau des 134-136 rue de France à Nice
Plaque commémorative au niveau des 134-136 rue de France à Nice
Crédit : MémorialGenWeb.
Gabriel Pica était le fils de Gaëtan Jean Sauveur Pica, né à Naples (Italie) et de Ernestine Joséphine Marie Ginoux, couturière, née à Nice, alors âgée de 34 ans. Il fut reconnu par son père suite au mariage de ses parents le 6 janvier 1910 à Nice. Il vécut au 134-136 rue de France à Nice et travaillait comme coiffeur. Il était marié et père de deux fils. Gabriel Pica était militant communiste dans les Alpes-Maritimes. Il fut l’auteur de la photographie de la famille paysanne Marri expulsée au mois d’avril 1939. Cette photo marquante fut reprise par la presse militante régionale et nationale.
Il participa à la reconstitution du parti clandestin à Nice comme responsable de section et peut-être à la création des FTP. D’après son épouse, Marcelle, il fut contacté par François Reboa en février 1942. Le militant François Manzone, futur chef de maquis dans l’Est-Varois, rapporte que Pica l’a muté à la section Nice-Faron après qu’il ait volé un fusil à un milicien fasciste italien. Il apparaît dans les listes codées trouvées par la police française chez François Reboa avec le numéro 20, l’identification 47 11 11 12 et l’appréciation « Bonne impression » dans la colonne « Observations ». Sa femme et ses deux fils participaient à son travail militant, son fils Paul, âgé de quatorze ans, faisant la liaison avec les groupes de Nice-Ouest et de Vence (Alpes-Maritimes), sa femme s’occupant des comités de femmes. C’est à la suite de l’arrestation de Reboa et d’une dizaine de militants qu’il passa dans la clandestinité en avril 1943, bien qu’il n’ait pas été identifié par la police. Après s’être caché dans le Var, à Fayence, il fut envoyé renforcer l’encadrement du maquis FTP interrégional qui était basé dans le massif des Maures (Var) où il retrouva son ami Émile Gaffino, autre militant niçois inculpé dans l’affaire Reboa et commissaire politique (commissaire aux effectifs) de ce maquis connu sous le nom de camp Faïta. Il fut désigné comme responsable politique du camp Robert lorsque le camp principal se fractionna en plusieurs camps annexes. Le camp Robert, créé vers août 1943, était installé dans le Haut-Var, d’abord vers Saint-Martin-de-Pallières, puis vers Brue-Auriac. À l’automne 1943, Pica intégra la direction départementale des FTP comme responsable politique (commissaire aux effectifs régional/CER). D’après sa femme, il fut muté dans la région lyonnaise, à l’état-major FTP (régional ? interrégional ?) après la trahison d’un vétéran du camp Faïta en janvier 1944 et la série d’arrestations qui suivirent chez les FTP du Var. On retrouve Gabriel Pica (alias Robert Cursel) en avril 1944 comme membre de l’état-major des FTP de Haute-Savoie où sa femme lui servait d’agent de liaison. D’après Michel Aguettaz, il était responsable du deuxième sous-secteur.
Il fut arrêté par la Milice le 5 juin 1944 alors qu’il était en mission de liaison avec les FTP de Savoie. Il fut exécuté le 8 juin 1944 à Châteauneuf (Savoie) et inhumé sur place provisoirement. S’il est reconnu « Mort pour la France » (dossier n° 519 207), on ne le trouve sur aucun monument aux morts ou stèle de Haute-Savoie, ni dans le Var d’ailleurs. Le fonds du Mémorial de l’oppression cote 3808 W1220 précise que les soldats allemands fusillèrent ce jour huit personnes et que quatre n’ont pas été identifiées parmi lesquelles nous pouvons identifier aujourd’hui Gabriel (et non Marcel comme parfois indiqué) Pica.
Homologué comme colonel FFI, il fut décoré à titre posthume de la Croix de guerre, de la Légion d’honneur et de la Médaille de la Résistance, qui lui fut décernée par décret en date du 28 avril 1959. Il est inhumé à Nice dans le cimetière de Caucade, carré 12, dans la tombe familiale. Son nom est inscrit à Châteauneuf (Savoie) sur le monument commémoratif 1939-1945, et à Nice sur le Monument commémoratif des résistants du 14e canton. Une plaque fut apposée sur la façade de son domicile niçois, 134-136 rue de France.
Son épouse, Marcelle, a été décorée de la Croix de guerre avec étoile.
Sources

SOURCES : Arch. dép. Bouches-du-Rhône 8 W 51 (section spéciale cour d’appel d’Aix, affaire Reboa). — Mémoire des Hommes SHD Caen AC 21 P 133455 et Vincennes GR 16 P 474993 (nc). ⎯ Documents, témoignages, recherches n°23, Nice, sd, Musée de la Résistance azuréenne.  Michel Aguettaz, Francs-Tireurs et partisans français dans la Résistance savoyarde, Grenoble, Pug, 1995.  Max Burlando, Le Parti communiste et ses militants dans la Résistance des Alpes-Maritimes, 1974. — Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Service historique de la Défense, Caen, AC 21 P 133450 et AC 21 P 660451 ; Vincennes GR 16 P 474993 (nc). — Témoignages Émile Gaffino et François Manzone. — Acte de naissance (Arch. Dép. des Alpes-Maritimes).

Jean-Marie Guillon, Claude Pennetier, Delphine Leneveu, Dominique Tantin, Michel Germain

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