BLASCO MARTÍN Basilio
Né le 15 avril 1920 à Rudilla, province de Teruel (Espagne), fusillé le 13 février 1943 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; ferrailleur ; résistant, communiste du Parti communiste d’Espagne clandestin ; Procès des 42.
Interné dans les camps d’internement des Pyrénées-Orientales d’Argelès-sur-Mer, puis du Barcarès, Basilio Gomez Martin s’engagea ensuite dans une Compagnie de Travailleurs étrangers afin d’être libéré. Il arriva en Loire-Inférieure, à Nantes, puis à Saint-Nazaire et travailla dans la ville de Blain comme ferrailleur. Le responsable local du Parti communiste espagnol, Benedicto Blanco Dobarro lui proposa de distribuer des tracts. Début 1942, il adhéra à la branche armée "Grupo Especial". Avec Benedicto, il récupéra deux bombes amorcées qu’ils cachèrent dans un champ en prévision d’attentat. Suite aux arrestations des résistants espagnols débutées le 27 juin 1942 à Nantes, il quitta Blain avec trois autres membres de sa cellule clandestine.Benedicto Blanco Dobarro,, Ernesto Prieto Hidalgo et Miguel Sanchez Tolosa.
Ils se réfugièrent dans la caserne désaffectée de la Briandais à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) et y furent arrêtés les 17 et 18 septembre 1942, Basilio le premier jour. Incarcérés à la prison Lafayette de Nantes, ils furent accusés par les autorités allemandes d’« organisation terroriste et transport d’armes ».
Le 28 janvier 1943, à l’issue du procès appelé plus tard "Procès des 42", il fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand de Nantes (FK 518), puis fusillé le 13 février 1943 à Nantes.
Son corps a été inhumé au cimetière de La Chapelle-Basse-Mer, près de Nantes, où il repose aux côtés de ses camarades espagnols fusillés le même jour : Benedicto Blanco Dobarro,, Alfredo Gomez Ollero, Ernesto Prieto Hidalgo et Miguel Sanchez Tolosa.
Il a été reconnu Mort pour la France, décision du 12 mars 1947, mention du 14 décembre 1972.
En 2004, suite à la victoire de la gauche aux élections espagnoles, le "Collectif du Procès des 42" crée par le Comité départemental du souvenir des fusillés de Nantes et Chateaubriant eut l’idée d’envoyer aux autorités de Madrid un avis de recherche pour tenter d’établir le contact avec les familles de ces cinq fusillés. C’est ainsi que, très vite, deux premières familles se manifestèrent, des familles qui ignoraient tout de leur parent, frère, père, grand-père ou oncle, depuis son départ d’Espagne. Tout au plus avaient-elles été informées du décès, mais elles ignoraient l’activité de résistant, le procès, l’exécution et, bien sûr, le lieu de la sépulture.
La venue de ces familles à Nantes et leur recueillement sur les lieux où leur ancêtre avait été exécuté ou enterré ont donné lieu à des scènes émouvantes. Dans la foulée, le carré du cimetière de La Chapelle-Basse-Mer fut remis à neuf, et une sculpture, réalisée par le plasticien d’origine allemande Ekkehart Rautenstrauch et payée par une souscription volontaire, fut inaugurée le 12 février 2006, en présence des deux filles d’Alfredo Gomez-Ollero, de la sœur de Miguel Sanchez-Tolosa et d’une foule de 400 personnes.
Un hommage leur est rendu chaque année.
SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Carlos Fernandez : archives consultées : Arch. dép. Loire-Atlantique 1623W45, 1305 W46, 27J60, 1134W40, 27J60 et 305 J 3 . — Arch.mun. Blain 2J13. Articles du journal Heraldo De Aragon de Mariano Garcia Cantarero, 16 et 26 février 2006,suite aux investigations du « Collectif du procès des 42 » . — Carlos Fernandez De la guerre d’Espagne... à la Résistance, Comité départemental du souvenir des fusillés de Châteaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure, 2010 . — Témoignage de sa sœur Joacquina et de son frère Julian . — Ghislain Audion, Réfugiés espagnols en Loire-Inférieure, 1936-1945, De la République espagnole à la Résistance,Geste éditions, 2015, p.70-71 . — État civil.
Delphine Leneveu, Annie Pennetier