Né le 3 août 1922 à Petit-Quevilly (Seine-Inférieure, Maritime), mort en action le 13 juin 1944 à Lignères-la-Doucelle (Mayenne) ; journalier agricole ; résistant FTP de Mayenne.

Roland DELATRE
Roland DELATRE
Célibataire, Roland Delatre résidait un temps au 1 cité Folissacen rue Thiers à Petit-Quevilly.

Fils de Henri Delatre et d’Albertine Landel, journaliers, Roland Delatre participa en 1940 avec son frère Jean Delatre, fusillé comme otage en 1942 dans l’Oise, à la reconstitution clandestine des jeunesses communistes de Seine-Inférieure. Après l’arrestation de son frère, il entra dans la clandestinité et quitta Rouen pour la région de Rennes où il s’engagea dans les FTPF. Venger la mort de son frère le motivait particulièrement dans tous ses actes résistants, selon Henri Delatre, leur père, qui vécut après la guerre à Petit-Quevilly.

Le 10 juillet 1943, il participa au déraillement de Noyal-sur-Vilaine (Ille-et-Vilaine), sur la ligne Paris-Brest (200 morts et blessés). Il participa à l’attaque de pylônes de lignes à haute-tension Pont-Château-Rennes, à Vezin et Messac ainsi qu’au sabotage des boyaux de freins de wagons à Betton(Ille-et-Vilaine).

Arrêté en novembre 1943 à Rennes, il fut incarcéré dans la prison de Rennes, puis de Vitré d’où il fut délivré par les groupes FTPF du commandant Pétri le 30 avril 1944. En mai 1944, il gagna le maquis de la Baroche-Gondouin puis de Lignères-la-Doucelle(Mayenne), où il participa aux attaques de convois ennemis montant sur le front de Normandie.

Le 13 juin 1944, l’attaque d’un camion allemand en panne près d’Orgères (quatre morts et trois blessés du côté allemand) entraina, le soir même, l’encerclement par les Allemands de la ferme de la Girarderie à Lignières-la-Doucelle où se tenait le maquis. Roland Delatre fut parmi les premiers à mourir les armes à la main lors de cette attaque : bilan onze morts du côté FTP ( cinq morts au combat et six exécutés le soir même) et quelques jours plus tard incendie de l’école et de la mairie par les SS.

Une « Rue des Frères Delattre » existe à Petit-Quevilly, depuis 1944 en remplacement de la Rue de la Gare. Une certaine précipitation a amené à écrire le patronyme des deux frères avec deux t, sans vérification de leur état-civil. Leur cousin fut aussi fusillé.
Une stèle a été inaugurée le 13 juin 1948 au groupe scolaires de Lignières "à la mémoire des maquisards de la Gérarderie morts pour la France le 13 juin 1944".

Lieux d’exécution ou de mémoire :
Lignère-la-Doucelle (Mayenne) 13 juin 1944
Sources

SOURCES : BAVCC, Caen. — Arch. Mun. de Petit-Quevilly. — Michel Desrues, Magali Even, Mémorial de la Mayenne 1940-1945, fusillés, massacrés, morts aux combats de la Libération, ONAC Mayenne, 2001. — « Quelques mots d’Avenir » : partie écrite par Fernand Chatel, brochure éditée par la Fédération de Seine-Maritime du Parti Communiste Français en 1995. EDIP à St-Etienne-du-Rouvray. — « Confidences » du commandant Piétri, recueillies par JC Pichon (collection "les cahiers de la résistance de l’Ouest").- Note de Jean-Pierre Besse. — État civil.

Jean-Paul Nicolas

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