Né le 14 juillet 1892 à Lons-le-Saunier (Jura), fusillé par condamnation le 22 novembre 1943 à Dijon (Côte-d’Or) ; ajusteur SNCF retraité ; syndicaliste CGT et militant communiste ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans français (F.T.P.F.), pseudonyme dans la Résistance : « Moustache ».

Fils de François Félix Roblot, cuisinier, et Marie Bonaventure Coste, Edmond Roblot fut ajusteur à Dijon avant son incorporation dans l’armée le 8 octobre 1913. Au terme de la guerre, il fut mis à disposition de la Cie des chemins de fer du PLM le 27 janvier 1919. Il se maria à Dijon le 7 juin 1921 avec Jeanne Marie Louise Floquart, ouvrière des Tabacs à Dijon, il n’eut pas d’enfant avec elle. Il fut affecté comme ajusteur aux ateliers de Dijon-Perrigny le 9 mai 1927. Edmond Roblot milita à la CGT et au Parti communiste avant la guerre de 1939-1945. Dans une note de la police française de juin 1941, il fut fiché comme militant communiste notoire et particulièrement surveillé, puis considéré comme individu dangereux. Il fut arrêté avec plusieurs militants en juillet 1941 et interné à la prison de Beaune (Côte-d’Or).
Surnommé Moustache dans la Résistance, sa maison, au 25 bis rue d’Alger à Dijon, servit à la préparation des charges de plastic pour des sabotages dans Dijon et la Région. Il hébergea plusieurs dirigeants de l’interrégion des Francs-tireurs et partisans français (FTPF). Il fut lié au B.O.A et au maquis de la Lochère dirigé par Charles Profit.
Le lundi 6 septembre 1943, tôt le matin, la police allemande et la Wehrmacht encerclèrent la ferme de la Lochère. Le combat fit rage. 15 Allemands dont un officier furent tués. Plusieurs maquisards du maquis furent également tués, et presque tous les autres furent capturés. Profit et Roblot qui ne furent pas pris, furent arrêtés peu après dans une souricière tendue par la Gestapo, rue d’Alger à Dijon, près de son domicile. Le maquis dont fit partie Edmond Roblot fut anéanti.
Selon le rapport du préfet du 13 novembre, il n’avait pris part à aucun attentat, mais était propriétaire du terrain et de la maison qui hébergeaient un maquis. Le préfet le signalait comme appartenant au réseau Ceux de la Libération (CDLL) depuis mars 1943. Torturé, puis jugé le 11 novembre 1943 par le tribunal militaire FK 669 de Dijon, Edmond Roblot fut condamné à mort. Emprisonné à Dijon, il y a été exécuté par les autorités allemandes le 22 novembre 1943 à 7 h 37, parmi quinze fusillés. Son nom figure sur le Mur des 126 fusillés au stand de tir de Montmuzard de Dijon, au monument SNCF au dépôt de Dijon-Perrigny et le carré des patriotes fusillés par les Allemands. Edmond Roblot a reçu la mention « Mort pour la France » attribuée le 31 mai 1946.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, B III, 4, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. du Jura et de Côte-d’Or, État civil, fiche de recrutement militaire, recensement de la population. — Les communistes dans la Résistance en Côte-d’Or, édition de 1996. — Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, tome 1-3 et 4, édition de 1887-1993 et de 1997. — Arch. Dép. de la Côte-d’Or, fiches de militants communistes suivis par la police française en 1941, côte 6J 61 à 63, notes des 18 et 24 juin 1941. — Cheminots victimes de la répression, 1940-1945, mémorial, édition Perrin/SNCF, mars 2017. — Les cheminots dans la Résistance en Côte-d’Or pendant la Seconde Guerre mondiale 51940-1944), mémoire, Fabrice Perron, 1990-1991.

Julien Lucchini, Jean Belin

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