Né le 29 août 1903 à Saint-Quentin (Aisne), fusillé le 26 février 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; imprimeur lithographe ; communiste ; résistant au sein des FTPF d’Aubervilliers.

Fils de Joseph René Leblanc, manouvrier, et de son épouse Berthe Delarue, ménagère, Georges Leblanc épousa le 5 avril 1930 Germaine Gauthey à la mairie de Drancy (Seine, Seine-Saint-Denis). Un enfant naquit en 1940. La famille demeurait 3 rue des Noyers à Aubervilliers (Seine, Seine-Saint-Denis).
Imprimeur-lithographe, il travaillait aux établissements Turlan, 12 rue Alexandre-Dumas à Saint-Ouen. Il se syndiqua à la CGT (fédération des métaux de la région parisienne) et fut élu délégué. Il adhéra au Parti communiste dans l’élan du Front populaire en 1936, devint secrétaire de la cellule 1021, membre du comité de section, et milita activement jusqu’en 1939.
Mobilisé le 7 septembre 1939 au 40e Régiment de Pionniers à Blois (Loir-et-Cher), Georges Leblanc partit au front près de Molsheim (Bas-Rhin). Fait prisonnier en Alsace, il fut emprisonné au Stalag I B en juin 1940, puis au stalag X A près de Hambourg en février. Affecté à l’entreprise allemande Todt, il y travailla comme ferrailleur pendant six mois, transféré dans une ferme, puis dans un moulin, où il était chargé des livraisons en ville.
Malade, il arrêta tout travail en octobre 1941 et fut admis à l’hôpital en janvier 1942. Les autorités allemandes le réformèrent et le libérèrent le 20 avril 1942. Georges Leblanc fut démobilisé par les autorités militaires françaises le 8 mai 1942 pour, selon sa femme, « rhumatismes articulaires et lésion cardiaque ». Il reprit son travail chez Turlan le 11 mai 1942.
En juillet 1942, contacté par Barthélémy Poyet pour entrer dans les FTP, il accepta. Georges Leblanc ne fut pas permanent de l’organisation. Il participa au sabotage d’un pylône électrique à Aubervilliers le 24 septembre 1942. À la suite de chutes, l’un des interpellés donna son nom, et des inspecteurs de la BS2 l’arrêtèrent le 19 octobre 1942. Il portait sur lui deux feuillets manuscrits sur l’activité des FTP de la région Paris-Nord. Georges Leblanc, chargé des liaisons, avait développé la propagande appelant les requis au Service du travail obligatoire (STO) à ne pas partir en Allemagne.
Son arrestation suscita de l’émoi. Une vingtaine d’habitants de son quartier signèrent une pétition en sa faveur, ils louaient sa « conduite irréprochable sous tous les rapports, Époux et Père modèle » et demandaient « que la présente pétition puisse le faire réintégrer son foyer dans le plus bref délai ». Sa femme écrivit au président du conseil Pierre Laval, ancien maire d’Aubervilliers qui collaborait avec les Allemands. Elle affirmait que son mari ne s’était « jamais occupé de politique ». Elle faisait appel à sa « compréhension » et à son « appui » pour le faire libérer. Elle joignait à sa lettre un certificat de son patron, la pétition des voisins et un certificat de la propriétaire de leur logement.
Interrogé et tabassé dans les locaux des Brigades spéciales, détenu au Dépôt, puis livré aux Allemands, incarcéré à Fresnes, Georges Leblanc comparut le 16 février 1943 devant le tribunal du Gross Paris rue Boissy-d’Anglas à Paris (VIIIe arr.). Condamné à mort pour « activités de franc-tireur », il était passé par les armes le 26 février 1943 à 16 h 33 au Mont-Valérien en même temps que d’autres FTP de Paris-Nord : Victor Recourat, Pierre Bolzer, Alexandre Dallais, Marcel Berthelot, Lucien Lefranc, Lucien Dupont et Charles Grosperrin. Ces trois derniers étaient d’Aubervilliers, comme Georges Leblanc.
Son inhumation eut lieu au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Hauts-de-Seine). Après la Libération, il fut réinhumé dans le carré des victimes de la guerre 1939-1945 dans le cimetière d’Aubervilliers. Une rue de la ville porte son nom, qui figure également sur la cloche commémorative du Mont-Valérien, à Suresnes, et sur le monument aux morts d’Aubervilliers.
Georges Leblanc fut homologué DIR et RIF (GR 16 P 346546). La médaille de la Résistance lui fut attribuée à titre posthume (décret du 6 juill. 1962, JO du 10).
Sources

SOURCES : Arch. PPo., 1W 0908 (transmis par Gilles Morin). DAVCC, Caen, Boîte 5 / B VIII 4, Liste S 1744-51/43 (Notes Thomas Pouty). SHD, dossiers adm. résistants. Liste des médaillés de la Résistance à titre posthume (ap. 1948). — Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – État civil, Saint-Quentin. — Notes Frédéric Stévenot.

Iconographie
ICONOGRAPHIE. Memorial GenWeb

Daniel Grason

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