PERRIN François, Pierre, Raymond [Pseudonyme : Bob]
Né le 21 novembre 1892 à Bujaleuf (Haute-Vienne), fusillé comme otage le 2 octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; professeur d’anglais ; résistant Libération-Sud, AS.
Démobilisé en septembre 1919, il vint s’installer à Limoges, marié (le 17 août 1917 à Saint-Victurnien, Haute-Vienne) avec Jeanne, Marthe, Isabelle Trabuchère institutrice (née le 7 août 1892 à Limoges). Il fut père de deux enfants, deux filles nées en 1918 et 1922. D’abord instituteur, il fut ensuite professeur d’anglais, enseignant à partir de 1934 à l’École nationale professionnelle (ENP) de Limoges devenue en 1960 le lycée Turgot. Parallèlement il donnait des cours à l’École normale d’instituteurs. Il fut nommé officier d’académie (aujourd’hui ordre des Palmes académiques) le 20 juillet 1930. Franc-maçon il appartint à partir de 1933, avec Armand Dutreix, à la loge maçonnique du grand Orient de France de Limoges : Les Artistes Réunis. Il fut à ce titre révoqué de ses postes d’enseignants par le gouvernement de Vichy.
Il entra dès l’été 1941 dans la Résistance participant à Limoges à la création du mouvement Libération avec Armand Dutreix et Georges Dumas. Résistant gaulliste, sous le pseudonyme de « Bob », membre du réseau Alliance, il fut le fondateur et le responsable du Comité Régional du mouvement Libération-Sud. Il participa à la création de l’état-major régional de l’Armée secrète (AS) et fut affecté au 1er Bureau dont il devint chef régional au mois de janvier 1943. François Perrin fut arrêté par la Sipo-SD le 17 avril 1943 à Limoges, occupée depuis le 11 novembre 1942. Il fut incarcéré à la caserne Marceau, puis transféré le 25 mai 1943 au fort de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis).
Il fut exécuté comme otage avec quarante-neuf autres détenus dont six résistants de la région : Maurice Schmitt, François Perrin, Georges Leblanc de Limoges, André Boissière (Dordogne) , Martial Brigouleix (Corrèze) et Louis Maudeux (Creuse), le 2 octobre 1943, entre 18 heures et 19 heures en représailles à l’exécution de Julius Ritter, colonel SS, responsable en France du Service du travail obligatoire (STO), abattu le 28 septembre 1943 par un détachement des Francs-tireurs et partisans-Main d’œuvre immigrée (FTP-MOI) composé de Marcel Rayman, Léo Kneler, Spartaco Fontanot et Celestino Alfonso.
Un hommage solennel lui fut rendu à Limoges le 12 juin 1945. Depuis cette date, une salle du lycée Turgot de la ville porte son nom. Il obtint la mention Mort pour la France le 28 mai 1945. Son nom figure à Limoges sur le monument commémoratif du jardin d’Orsay et sur la plaque commémorative dans la cour de l’ancienne École Normale. Il figure aussi sur le monument commémoratif du Mont-Valérien à Suresnes et sur le mémorial du Grand-Orient de France, 16 rue Cadet à Paris (IXe arr.). Deux rues portent également son nom, à Limoges et à Bujaleuf.
SOURCES : Dossier AVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). — Arch. Dép. Haute-Vienne (état civil ; registre matricule ; 185 W 3-36 ; 47 J 13 ). — Archives municipales Limoges 4 H 37. — ADIRP 87 IR 1208 00482. ─ ODAC 87. — François Adeline Haute-Vienne, La guerre secrète 1940-1944 Hors-série édité par Le Populaire du Centre décembre 2006. — État civil (Mairie de Limoges, registre des décès 1944, acte n°829). — Mémorial genweb. — Renseignements généalogiques Roger Faure.
Dominique Tantin, Michel Thébault