Né le 2 janvier 1909 à Vitry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) ; comptable ; militant syndicaliste CGT ; militant communiste ; résistant FTPF en Charente-Inférieure (Charente-Maritime).

Henri Vinsonneau
Henri Vinsonneau
Mémorial GenWeb.
Dernière lettre d'Henri Vinsonneau
Dernière lettre d’Henri Vinsonneau
Crédit : archives familiales (Virginie Vinsonneau)
Henri Vinsonneau et son épouse Claire, née Texeraud, photographiés sur la plage de La Rochelle le 28 août 1932.
Henri Vinsonneau et son épouse Claire, née Texeraud, photographiés sur la plage de La Rochelle le 28 août 1932.
Crédit : archives familiales (Virginie Vinsonneau)
Avant guerre, Henri Vinsonneau militait à la Fédération de l’Éclairage et des Forces Motrices de la CGT et au Parti communiste français (PCF), auquel il adhéra en 1936 et dont il fut le trésorier à Saint-Jean-d’Angély (Charente-Inférieure, Charente-Maritime). Il resta fidèle au PCF après son interdiction le 26 septembre 1939 et milita dans la clandestinité.
Sous l’Occupation, Henri Vinsonneau, marié et père d’un garçon, Michel, résidait à Surgères où il était chef de bureau à la Société d’Électricité rurale. Résistant communiste, il s’engagea dans la lutte armée au sein des Francs-tireurs et partisans français (FTPF), organisation militaire du Front national de lutte pour la liberté et l’indépendance de la France, mouvement de Résistance fondé et dirigé par le PCF, probablement dans le groupe Saint-Just, détachement Marianne.Il fit partie du triangle de direction du groupe FTP du secteur Saint-Jean-d’Angély/Surgères, assurant les liaisons avec Paris, disposant chez lui d’une imprimerie clandestine, diffusant la presse et dirigeant un groupe de sabotage à Surgères.
Dénoncé, il fut arrêté à son domicile le 13 août 1942. La perquisition permit la découverte d’archives du PCF, d’un revolver et d’une centaine de cartouches. Interné au fort du Hâ, il fut, avec Marcel Blateau, l’un des otages exécutés au camp de Souge le 21 septembre 1942 en représailles à l’attentat du cinéma Rex à Paris le 17 septembre 1942, attentat organisé par le détachement Valmy des FTPF. Avec soixante-dix victimes, la fusillade du 21 septembre 1942 fut la plus importante perpétrée au camp de Souge.
Une rue de Surgères porte son nom.
Son épouse, Claire, militante communiste et agent du réseau Centurie, fut arrêtée le 2 octobre 1943. Internée à Poitiers puis Compiègne,elle fut déportée à Ravensbrück et libérée en mai 1945.

Dernière lettre d’Henri Vinsonneau, écrite quelques heures avant son exécution.

Bordeaux le 21-9-42
Ma chère petite femme,
Mon cher petit Michou,
Mes chers parents,

Je viens vous donner mes nouvelles pour une dernière fois, nous venons d’être avertis du jugement qui nous frappe. Mes pensées vont toutes vers vous tous et je vous ai pourtant tant aimés pendant cette si courte vie, nous avons été heureux quelques années et [je] ne regrette pas mes dernières années.
Je vous désire tant de bonheur et s’il y a un dieu, je lui demanderai de vous assister.
Aujourd’hui il fait froid.
J’aurais été heureux de vous lire et d’avoir encore une fois vos douceurs.
Je vous embrasse tous très affectueusement de mes baisers les paternels et vous adresse mon adieu.
H. Vinsonneau
Bon anniversaire de mariage à mes parents, bonne fête à mon petit Michou.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). — Comité du souvenir des fusillés de Souge, Les 256 de Souge, p. 130. — Site Internet de l’association du souvenir de Souge

Dominique Tantin

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