Né le 1er décembre 1910 à Castelnau-de-Montmiral (Tarn), fusillé comme otage le 2 octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ajusteur à la SNECMA ; membre du Front national, résistant FTPF.

Jean Sabail qui fut lui aussi fusillé comme otage. "> Yves Cassé
Yves Cassé
Portrait dessiné par Jean Sabail qui fut lui aussi fusillé comme otage.
Fils de Jules Cassé, facteur, et de Thérèse, née Marfain, Yves Cassé, du recrutement d’Albi (Tarn), effectua son service militaire en 1930 dans un régiment d’aviation stationné en Algérie. Le 11 avril 1936, il épousa Louise Lafolie, née le 12 décembre 1917 à Paris XVIIe arr.(morte le 13 décembre 2010 à Clamart). Le couple eut un enfant, Claude, né en 1937 et la famille habita 33 avenue de Verdun à Issy-les-Moulineaux, puis 163 rue Galliéni à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine). Ajusteur, il travaillait aux établissements d’aviation Nieuport à Issy-les-Moulineaux, et se syndiqua à la CGT. En 1938, après la découverte de son nom chez un militant libertaire, il fit l’objet d’une enquête policière. Le 30 novembre 1938, la CGT appela à la grève pour protester contre les décrets-lois Daladier-Reynaud qui mettaient à mal les récentes conquêtes sociales du Front populaire. Cette grève fut un échec. La direction de Nieuport le licencia.
Le 7 septembre 1940, il était dans une délégation de chômeurs qui se présenta en mairie de Boulogne-Billancourt pour y déposer des revendications. La police municipale contrôla et nota les identités, Yves Cassé fut relaxé le jour même. En mars 1942 il travaillait comme mécanicien au garage Henri Debasse dans le XVIIe arrondissement de Paris. Yves Cassé en contact avec des militants communistes entra au Front national de lutte pour l’indépendance de la France.
Lors de filatures des inspecteurs des Renseignements généraux le repérèrent dès le 20 avril 1942 vers 19 h 15 au pont-de-Saint-Cloud en compagnie de Georges Bourdenet, Abel Vacher et Roque. Le 25 avril 1942 vers 18 heures au pont de Passy avec Roque, puis le 8 mai vers 18 h 15 toujours avec Roque, à la station de métro Michel-Ange-Molitor.
Yves Cassé fut arrêté le 16 mai 1942 à son domicile par trois inspecteurs de la BS2 pour « liaison avec éléments terroristes ». Écroué au Dépôt le 24, il fut remis aux Allemands le 16 juin 1942, incarcéré à la prison de la Santé à Paris, puis interné au fort de Romainville.
Le 28 septembre 1943 vers 9 h 20, l’équipe spéciale des FTP-MOI parisiens composée de Marcel Rajman, Celestino Alfonso et de Leo Kneler était rue Pétrarque (XVIe arr.). Julius Ritter général SS, responsable de l’envoi des jeunes Français pour le STO, sortait de son domicile en automobile. Alfonso tira, Ritter tenta de sortir par l’autre porte, Rajman tira à trois reprises.
Sous le titre « Les représailles contre les actes terroristes » le quotidien collaborationniste Le Matin publia un très bref communiqué : « Les attentats et les actes de sabotage se sont multipliés en France ces derniers temps. Pour cette raison 50 terroristes, convaincus d’avoir participé à des actes de sabotage et de terrorisme ont été fusillés le 2 octobre 1943 sur l’ordre du Höherer SS und Polizeiführer. »
Cinquante otages furent passés par les armes au Mont-Valérien le 2 octobre 1943 dont Abel Vacher, Georges Bourdenet et Yves Cassé. Son corps fut incinéré au Père-Lachaise.
Le 22 mars 1945 le secrétariat général aux Anciens Combattants accorda à Yves Cassé la mention « Mort pour la France ».
Son nom figure sur une plaque commémorative à l’entrée de la mairie de Boulogne où il habitait, ainsi que sur les monuments aux morts de la ville et du cimetière de Lavaur (Tarn).
Sources

SOURCES : Arch. PPo., 1W 0811. – DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty et Delphine Leneveu). – Le Matin, 4 octobre 1943. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. — Renseignements communiqués par la famille.

Daniel Grason

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