Né le 15 avril 1878 à Tulcea (Roumanie), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ingénieur radiologiste, administrateur de société.

Marié à Marie, père de Bernard*, vingt et un ans, et d’André, quinze ans, Joseph Kirschen demeurait 31 rue Duret à Paris (XVIe arr.) avec sa famille. En France depuis 1932 il n’avait aucune activité politique. Il fut arrêté le 7 août 1942, en application de l’ordonnance du commandant supérieur de la police et des SS.
Incarcéré au camp de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis), il fut désigné comme otage par les Allemands en raison de l’activité politique d’André. Ce dernier, membre des Bataillons de la jeunesse, avait été interpellé en possession d’un pistolet automatique. Il avait participé à la préparation de deux attentats et devait, avec Georges Tondelier, tenter d’abattre des officiers allemands.
Le 11 août, quatre-vingt-huit otages dont Joseph Kirschen et son fils Bernard* furent passés par les armes au Mont-Valérien. Le même jour, le journal collaborationniste Le Matin publiait un « Avis » signé d’un responsable SS : « Malgré plusieurs avertissements, le calme a à nouveau été troublé sur certains points de la France occupée. Des attentats ont été perpétrés contre des soldats allemands par des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre. [...] J’ai, en conséquence, fait fusiller 93 terroristes qui ont été convaincus d’avoir commis des actes de terrorisme ou d’en avoir été complices. »
Joseph Kirschen fut incinéré au crématorium du Père-Lachaise, puis inhumé le 29 août dans le carré militaire du cimetière parisien de Bagneux (Seine, Hauts-de-Seine). Les Allemands arrêtèrent sa femme Marie, cinquante-sept ans, et l’internèrent au camp de Drancy réservé aux Juifs. Le 28 septembre 1942 elle était dans le convoi no 38 à destination d’Auschwitz (Pologne), elle y mourut.
Dans l’ouvrage La mort à quinze ans, André Rossel-Kirschen témoigna de cette très douloureuse période.
On ne sait pas où ont été transférés les corps de son frère Bernard et de son père Joseph, qui étaient au cimetière de Bagneux et dont les corps ont été exhumés le 19 avril 1971.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., BA 2117, 1W 403. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – Le Matin, 11 août 1942. – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – André Rossel-Kirschen, La mort à quinze ans, entretiens avec Gilles Perrault, Fayard, 2005. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC. — Notes de Jean-Yves Conrad.

Daniel Grason

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