Né le 3 novembre 1895 à Ensdorf (Allemagne), fusillé comme otage le 30 mai 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; représentant de commerce.

Fils de Simon Salomon et de Thérèse Weiller, Louis Salomon milita dans la Sarre contre le rattachement à l’Allemagne. Il milita au Parti social-démocrate sarrois avec Max Braun, qui, nommé par le gouvernement de Front populaire, présidait l’Office des réfugiés sarrois. La Sarre sous mandat de la Société des Nations (SDN), le Parti social-démocrate voulait le maintien du statu quo, sous le mot d’ordre : « Jamais rattaché à Hitler ». Les résultats du référendum du 13 janvier 1935 furent sans appel : 8,8 % des électeurs votèrent pour le statu quo 90,4 % se prononcèrent pour le rattachement à l’Allemagne ; 0,8 % (soit deux mille personnes) votèrent pour une Sarre française.
Dans ce contexte prémonitoire, Louis Salomon quitta Ensdorf et vint à Paris fin 1934, pour échapper aux persécutions hitlériennes. Il vivait 42 boulevard Rochechouart dans le XVIIIe arrondissement, exerçait sa profession de représentant de commerce. La police l’arrêta et le fit écrouer à la Santé (XIVe arr.) le 24 juin 1938 pour « escroquerie » et « infraction à la loi sur le démarchage ». Un arrêté d’expulsion lui fut notifié le 18 février 1939, alors qu’il était incarcéré. Condamné à deux ans de prison et mille francs d’amende par la 2e chambre correctionnelle le 12 janvier 1940, il fut interné dès le lendemain comme « Juif allemand » au camp de Roland-Garros à Paris (XVIe arr.), puis à Cepoy et Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret). Devant l’avance des troupes allemandes, les internés, dont Louis Salomon, retrouvèrent la liberté.
Il rentra à Paris et vécut chez Maria Freymann, une amie qui demeurait 139 rue Legendre dans le XVIIe arrondissement, puis retourna vivre à son domicile avec son fils Georges. La police allemande l’arrêta le 6 mars 1941 dans un établissement de nuit de la place Pigalle (IXe arr.) en tant que Juif, sous l’identité de Louis Weiller. Il fut emprisonné à la Santé.
En représailles à un attentat à la bombe commis le 23 mai 1942 contre un restaurant occupé par des Allemands au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), Louis Salomon fut passé par les armes le 30 mai 1942 au Mont-Valérien, en compagnie des dirigeants communistes Félix Cadras, Arthur Dallidet et de l’écrivain Jacques Decour. Son inhumation eut lieu au cimetière de Bois-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine).
Son fils Georges Salomon, qui habitait chez Maria Freyman, entreprit en juillet 1957 des démarches pour que son père soit reconnu comme Interné Politique.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., 1W 0250. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 2 (Notes Julien Lucchini et Thomas Pouty). – Gilbert Badia, Les Bannis de Hitler, EDI, 1985. – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC. – XXVI-28.

Daniel Grason

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