Né le 27 juillet 1894 à Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle), fusillé le 8 janvier 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; mécanicien navigant ; résistant.

Arthur Neibecker
Arthur Neibecker
Cliché fourni par Muriel Paslard.
Fils de Pierre, ouvrier d’usine et de Marie, née Seiwert, sans profession, Arthur Neibecker d’une famille juive de nationalité allemande, fut naturalisé français au début des années 1930. Il épousa Marie Carpentier le 26 novembre 1921 en mairie de Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine), il divorça le 1er juillet 1930. Il se remaria avec Philomène Nobécourt le 11 juin 1938 à Arnouville-les Gonesse (Seine-et-Oise, Val-d’Oise).
Il demeura dans le quartier du Pont-Yblon à Dugny (Seine, Seine-Saint-Denis). Il travaillait pour la société Farman, puis en 1933 il était dans les équipages qui assuraient la liaison Paris-Londres depuis l’aéroport du Bourget. Il aurait appartenu à l’équipage qui transporta en juin 1940 le général de Gaulle en Angleterre.
Dès le début de l’Occupation allemande en juin 1940, il fut affecté à l’usine d’aviation de Villacoublay (Seine-et-Oise, Yvelines). En 1942 alors qu’il manœuvrait les commandes électriques d’un Junker 88, il fut arrêté par la police française. Les archives municipales de Dugny apportent un autre éclairage. L’appareil s’écrasa au décollage, blessé, hospitalisé, Neibecker s’évada et gagna la zone sud et s’installa à Marignane (Bouches-du-Rhône) où il se fit appeler Lucien.
Il prépara une seconde tentative pour gagner la Grande-Bretagne, mais dénoncé il fut arrêté le 9 novembre 1942, incarcéré dans la maison d’arrêt de Castres (Tarn).
En juillet 1943 il fut transféré à la prison du Cherche-Midi à Paris, les Allemands administraient la prison. Il fut certainement interrogé par la Police de sécurité et du service de renseignements de la SS (Sipo-SD), appelée communément la Gestapo, frappé voire torturé.
Le 2 novembre, il comparaissait devant le tribunal de la Luftwaffe qui siégeait 62 rue du Faubourg Saint-Honoré, VIIIe arr. Condamné à mort, il fut passé par les armes le 8 janvier 1944 à 11 heures au Mont-Valérien. Son inhumation eut lieu dans le carré militaire du cimetière de Bagneux (Seine, Hauts-de-Seine).
Il fut reconnu Interné résistant. Les villes de Marignane et de Dugny inscrivirent son nom sur les monuments aux morts. Le 15 décembre 1950, le conseil municipal de Dugny inaugura une rue Arthur Neibecker dans le quartier de la mairie. Il reçut en 1960 à titre posthume la Croix-de-Guerre avec palmes, ainsi que la Médaille de la Résistance.
Sources

SOURCES : Arch. DAVCC Caen, boîte 5 / B VIII 4 (notes de Thomas Pouty). – Arch. municipale de Dugny. – État civil, Saint-Nicolas-de-Port, Boulogne-Billancourt acte de mariage 1E_NUM_BOU_M1921 acte n° 956. – Les 1007 fusillés du Mont-Valérien parmi lesquels 174 juifs, Serge Klarsfeld et Léon Tsevery, mars 1995. – Site internet du Centre de documentation juif contemporain (CDJC). – Site Mémoire des Hommes. – Site internet GenWeb. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 441929 (nc).

Daniel Grason

Version imprimable