Né le 26 juillet 1902 à Achicourt (Pas-de-Calais), fusillé comme otage le 31 mars 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; électricien à la SNCAM ; militant communiste dans la clandestinité.

Fils d’Henri Souilliart, menuisier, et de Julia Delval, sans profession, Raymond Souilliart, électricien à la Société nationale des constructions aéronautiques du Midi (SNCAM), vivait à Albert (Somme). Il s’était marié le 15 avril 1922 à Achicourt avec Maria, Philomène Thellier et était père de deux enfants.
Le 21 juillet 1941, il fut arrêté à Albert par les autorités allemandes pour distribution de tracts communistes. Il était alors membre d’une organisation de propagande communiste clandestine. Incarcéré à la prison de Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise, Val-de-Marne), Raymond Souilliart fut désigné comme otage, et fusillé comme tel le 31 mars 1942 au Mont-Valérien, en représailles à l’attentat du Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) du 21 février 1942 contre des soldats allemands.


L’abbé allemand Franz Stock l’évoque dans son Journal de guerre :
« Mardi 31.3.42
Lever 5 heures, 15 otages au Cherche-Midi (attentat du Havre). Arrivé à 6 heures du matin, une partie d’entre eux sont des Juifs du camp de Drancy, quelques communistes, et d’autres déjà condamnés par le tribunal militaire.
2 parmi eux étaient réceptifs, aucun ne s’est confessé ou n’a communié : au dernier moment seulement, là haut au fort, avons fait ensemble acte de contrition et récité les dernières prières.
Corre, A., 6, rue Laos, XVe, catholique
Decagny, Paul, cultivateur, Hétomesnil par Lihus (Oise), catholique
Carpentier, René, Moulancourt, par Ville sur Andre, catholique
Guérin, Maurice Paul, 79, rue Henri Barbusse, Clichy, catholique
Noël, Raymond, Pont St. Maxence (Oise)
Souillart, Raymond [en fait Souilliart Raymond]
Aucun d’entre eux ne pratiquait, les autres étaient communistes ou Juifs, dont pour ces derniers, Bernard Lieberman [en fait Liberman Benjamin], croyant, qui avait beaucoup fait le bien, pria et demanda ma bénédiction. Les communistes moururent : "Vive le Parti communiste, la Troisième internationale, Staline, Lénine, Rosa Luxembourg, etc." Avec les "Allons enfants". Le chef [peut-être René Sahors, note de C. Pennetier] affirma que si Dieu et le ciel existaient, alors ils accueilleraient aussi un communiste.
Une partie (7) a été inhumée au cimetière de La Garenne, les autres (8) à Courbevoie ; sépultures pas terminées, c’est pourquoi attendu 3 heures. »
Notons que sur 15 otages ne donne les noms que de 7 d’entre-eux.
Ceux manquants sont pour l’essentiel des Juifs
ainsi
Arbiser Ziskind
Banach Menachem
Gmach Markus
Ilzicer Daniel
Klein Arnost
Rabinowicz Joseph
mais aussi
Lambard Paul
Sahors René
Toulza Clément
Ce qui fait 9 et non 8 selon nos biographies. Un otage aurait échappé à l’abbé Stock. A moins que le rebelle René Sahors ait subi un sort particulier.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – État civil.

Julien Lucchini

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