Né le 20 septembre 1896 à Lens (Pas-de-Calais), fusillé le 22 avril 1944 à Laon (Aisne) ; garde-barrière ; résistant, membre des FTPF, détachement 23 Gabriel-Péri, groupe Jean-Catelas.

Fils de Henri, Paul, Joseph Isart, et d’Augustine Top, Maurice Isart était le conjoint de Marie, Julie Cichery et n’avait pas d’enfant. Mobilisé pendant la Première Guerre, il fut amputé du bras droit et obtint la croix de guerre 1914-1918 et la médaille militaire.
De retour de l’exode, en 1940, il s’employa à faire évader les prisonniers de guerre français travaillant dans les fermes de la région, avec l’aide de son fils adoptif, Jacques Lalloz, alors âgé de 18 ans. Celui-ci se chargeait de leur faire franchir la démarcation de la zone interdite, à Tergnier ; de là, des cheminots prenaient le relais.
Tous les deux rejoignirent les FTPF dans le détachement 23 (Gabriel-Péri), il fut le principal organisateur du groupe Jean Catelas, qui opérait dans le secteur de Fresnoy-le-Grand et Croix-Fonsommes (Aisne). Ce groupe servit de bras armé aux missions du Special Operations Executive (SOE) dans le Saint-Quentinois, réceptionnant des parachutages et sabotant la ligne SNCF entre Fresnoy-le-Grand et Saint-Quentin (Aisne). On lui doit plusieurs déraillements ferroviaires, notamment celui du 6 septembre 1943 et celui du 5 octobre 1943, qui provoqua la destruction d’un convoi de munition (dix wagons détruits). Il y en eut d’autres : le 29 octobre 1943 (trois soldats allemands morts et onze wagons détruits) et enfin le 1er janvier 1944 (vingt-neuf wagons de matériel touchés). Une grande partie du groupe fut alors arrêtée vers le 9 décembre 1943. Maurice Isart participa à un parachutage d’armes à l’Étoile du Berger, dans la nuit du 10 au 11 janvier 1944.
Les 25 et 28 janvier 1944, les résistants furent arrêtés au cours d’une rafle à Fonsommes, Fresnoy-le-Grand, et Étaves-et-Bocquiaux, avec d’autres personnes considérées comme de dangereux terroristes communistes par les autorités allemandes. Peu de ces groupes s’échapperont à temps. Maurice Isart fut arrêté à Fresnoy le 26 par la Sipo-SD, pour activité de franc-tireur, attentats et sabotages sur voies ferrées, et pour avoir fourni des armes à la Résistance. Avec ses compagnons d’infortune, il fut transféré de la prison de Saint-Quentin à celle de Laon, pour y être torturé. Condamné à mort par le tribunal militaire de Saint-Quentin (FK 602) le 7 avril 1944, il a été fusillé par les Allemands au champ de tir des Blancs-Monts, le 22 avril 1944, avec André Dauriol et Léon Roussel, qui appartenaient à la même formation. Cette condamnation aurait été le résultat d’un second jugement, le premier ayant fait l’objet d’une grâce. Maurice Isart fut enterré au cimetière de Leuilly.
Une plaque a été placée à l’entrée du stand de tir des Blancs-Monts en 2011, rendant hommage aux trois membres du groupe Jean-Catelas fusillés le 22 avril 1944, ainsi qu’à Gaston Pinot, fusillé le 9 septembre 1941. Le nom de Maurice Isart figure également sur le monument des martyrs, le monument aux morts et sur une plaque à l’intérieur de l’église de Fresnoy-le-Grand.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – L’Union, 11 oct. 2011. – Monument du champ de tir des Blancs-Monts, Laon. – Sites Internet : Généalogie-Aisne ; Rail et mémoire. — Biographie par Stéphane Robine dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF Paris, 2017, pp. 797-798.

Frédéric Stévenot

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