Né le 18 octobre 1913 à Jussy (Aisne), fusillé le 8 avril 1944 à Saint-Quentin (Aisne) ; facteur à la SNCF ; résistant FTPF.

Fils d’Alphonse Maréchal et de Louise Vigogne, manouvriers, Marcel Maréchal s’était marié le 3 avril 1937 à Montescourt-Lizerolles (Aisne) avec Lucienne Marcellin et était père de deux enfants.
Il appartenait probablement au détachement FTPF no 23 (Gabriel-Péri), groupe Jean-Catelas organisé par Maurice Isart, qui opérait dans le secteur de Fresnoy-le-Grand (où il demeurait) et Croix-Fonsommes (Aisne). Ce groupe servit de bras armé aux missions du Special Operations Executive (SOE) dans le Saint-Quentinois, réceptionnant des parachutages et sabotant la ligne SNCF entre Fresnoy-le-Grand et Saint-Quentin (Aisne). On lui doit plusieurs déraillements ferroviaires, notamment ceux des 6 septembre 1943 et 5 octobre 1943, qui provoqua la destruction d’un convoi de munition (dix wagons détruits). Il y en eut d’autres : le 29 octobre 1943 (trois soldats allemands morts et onze wagons détruits) et enfin le 1er janvier 1944 (vingt-neuf wagons de matériel touchés).
Les 25 et 28 janvier 1944, les résistants furent arrêtés au cours d’une rafle à Fonsommes, Fresnoy-le-Grand, et Étaves-et-Bocquiaux, avec d’autres personnes considérées comme de dangereux terroristes communistes par les autorités allemandes. Peu de ces groupes s’échappèrent à temps. Quoi qu’il ait fait, Marcel Maréchal fut arrêté le 26 par la Sipo-SD, pour activité de franc-tireur, attentats et sabotages de voies ferrées. Incarcéré à la prison de Saint-Quentin, il fut condamné à mort par le tribunal militaire de la ville (FK 602) le 6 avril 1944. Marcel Maréchal a été fusillé le 8 avril 1944 au champ de tir de La Sentinelle, route de Cambrai, par les autorités allemandes. Vingt-sept résistants furent abattus le même jour. Après l’exécution, une affiche fut placardée dans Saint-Quentin : « Avis important. Les 6 et 7 avril 1944, le tribunal allemand compétent a condamné à mort une bande terroriste pour avoir perpétré des attentats dans les départements de l’Aisne et du Nord, depuis l’été 1943 jusqu’au mois de février 1944. Ces terroristes ont non seulement commis des actes de sabotage sur les voies ferrées, les locomotives de chemin de fer et le canal de l’Aisne, mais ont aussi attaqué à main armée les mairies et les fermes de la région. Ce sont des armes et des explosifs lâchés par des avions anglo-américains qu’ils ont ramassés et qui leur ont servi à exécuter leurs attentats, par suite desquels nombre de personnes pour la plupart de nationalité française ont été tuées ou blessées. De plus, le secteur économique, c’est-à-dire notamment la population française du pays, a essuyé des pertes déplorables. Les arrêts de mort précités ont été mis à exécution. Il y a lieu à cette occasion de rappeler encore une fois à la population civile les graves conséquences auxquelles s’expose quiconque participe à de pareils actes de terrorisme, ou bien néglige d’avertir les autorités aussitôt qu’il a connaissance d’un attentat, soit effectué, soit projeté. Der Feldkommandant ».
Le nom de Marcel Maréchal figure sur le monument de la Sentinelle (avec les vingt-six autres fusillés du 8 avril 1944), mais aussi sur le monument des Martyrs, le monument aux morts et sur une plaque à l’intérieur de l’église de Fresnoy-le-Grand, et sur le monument des Trois-Grâces de Jussy.
Son corps fut inhumé au cimetière Saint-Jean à Saint-Quentin, puis transféré à Jussy, où une rue porte son nom.
« Fusillé par les Allemands », Marcel Maréchal reçut la mention « Mort pour la France » (AC 21 P 82354) à titre militaire. Il fut homologué FFC, FFI et DIR (GR 16 P 393121). La médaille de la Résistance lui fut décernée à titre posthume (décret du 25 janv. 1973, JO du 10 fév.).
Sources

SOURCES : SHD, dossiers adm. résistants. DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Aisne, J 1447. Liste des médaillés de la Résistance à titre posthume (ap. 1948). — Monument des martyrs (cimetière), Fresnoy-le-Grand ; monument de La Sentinelle, Saint-Quentin. – Sites Internet : Mémoire des Hommes, Généalogie Aisne. — État civil.

Iconographie
ICONOGRAPHIE. Memorial GenWeb

Frédéric Stévenot

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