Né le 22 octobre 1921 à Étaves-et-Bocquiaux (Aisne), fusillé le 8 avril 1944 à Saint-Quentin (Aisne) ; garde-voie à la SNCF ; résistant FTPF (détachement 23 Gabriel-Péri, groupe Jean-Catelas).

Domicilié à Étaves-et-Bocquiaux, Fernand Monot appartenait depuis octobre 1943 au groupe Jean-Catelas organisé par Maurice Isart, qui opérait dans le secteur de Fresnoy-le-Grand et Croix-Fonsommes (Aisne). Ce groupe servit de bras armé aux missions du Special Operations Executive (SOE) dans le Saint-Quentinois, réceptionnant des parachutages et sabotant la ligne SNCF entre Fresnoy-le-Grand et Saint-Quentin. On lui doit plusieurs déraillements, notamment ceux des 6 septembre et 5 octobre 1943, qui provoquèrent la destruction d’un convoi de munitions (dix wagons détruits). Il y en eut d’autres : le 29 octobre 1943 (trois soldats allemands morts et onze wagons détruits) et enfin le 1er janvier 1944 (vingt-neuf wagons de matériel touchés).
Les 25 et 28 janvier 1944, les résistants furent arrêtés au cours d’une rafle à Fonsommes, Fresnoy-le-Grand et Étaves-et-Bocquiaux, avec d’autres personnes considérées comme de dangereux terroristes communistes par les autorités allemandes. Peu de ces groupes s’échapperont à temps. Fernand Monot fut arrêté le 25 par la Sipo-SD, pour activité de franc-tireur, attentats et sabotages de voies ferrées. Incarcéré à la prison de Saint-Quentin, il fut condamné à mort par le tribunal militaire de la ville (FK 602) le 6 avril 1944. Fernand Monot a été fusillé le 8 avril 1944 au champ de tir de la Sentinelle, route de Cambrai, par les autorités allemandes. Vingt-sept résistants furent abattus le même jour. Après l’exécution, une affiche fut placardée dans Saint-Quentin : « Avis important. Les 6 et 7 avril 1944, le tribunal allemand compétent a condamné à mort une bande terroriste pour avoir perpétré des attentats dans les départements de l’Aisne et du Nord, depuis l’été 1943 jusqu’au mois de février 1944. Ces terroristes ont non seulement commis des actes de sabotage sur les voies ferrées, les locomotives de chemin de fer et le canal de l’Aisne, mais ont aussi attaqué à main armée les mairies et les fermes de la région. Ce sont des armes et des explosifs lâchés par des avions anglo-américains qu’ils ont ramassés et qui leur ont servi à exécuter leurs attentats, par suite desquels nombre de personnes pour la plupart de nationalité française ont été tuées ou blessées. De plus, le secteur économique, c’est-à-dire notamment la population française du pays, a essuyé des pertes déplorables. Les arrêts de mort précités ont été mis à exécution. Il y a lieu à cette occasion de rappeler encore une fois à la population civile les graves conséquences auxquelles s’expose quiconque participe à de pareils actes de terrorisme, ou bien néglige d’avertir les autorités aussitôt qu’il a connaissance d’un attentat, soit effectué, soit projeté. Der Feldkommandant. »
Le nom de Fernand Monot figure sur le monument de la Sentinelle (avec les vingt-six autres fusillés du 8 avril 1944), mais aussi sur le monument des Martyrs de Fresnoy-le-Grand et le monument aux morts d’Étaves-et-Bocquiaux. Son corps fut inhumé au cimetière Saint-Jean à Saint-Quentin, puis transféré à Étaves-et-Bocquiaux.
« Fusillé », Fernand Monot fut reconnu « mort pour la France » (AC 21 P 104365) à titre militaire (FFI). Il fut homologué FFC, FFI et DIR (GR 16 P 426942)
Sources

SOURCES : SHD, dossiers adm. résistant. DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Aisne, J 1447. – Sites Internet. Mémoire des Hommes ; Généalogie-Aisne.

Iconographie
ICONOGRAPHIE. Généalogie Aisne

Frédéric Stévenot

Version imprimable