Né le 14 novembre 1918 à Bignan (Morbihan), fusillé après condamnation à mort le 21 février 1944 à Vannes (Morbihan) ; manœuvre ; résistant, membre des FTPF et du Front national de lutte pour l’indépendance de la France.

Sur le mémorial des fusillés à Saint-Avé
Sur le mémorial des fusillés à Saint-Avé
Dans le carré militaire du cimetière de Calmont à Vannes
Dans le carré militaire du cimetière de Calmont à Vannes
SOURCE : Photos J-P. et J. Husson
René Pédrono était le fils de Léon Pédrono, tailleur d’habits, et de Marie Joseph Jago, ménagère, domiciliés au bourg de Bignan (Morbihan). Célibataire, titulaire du brevet élémentaire, il était domicilié à Locminé (Morbihan).

Membre du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, et des Francs-tireurs et partisans français (FTPF), il fut arrêté le 23 septembre 1943 à Locminé par des gendarmes de Pontivy (Morbihan), en compagnie de Roger Lucas et d’Henri Goumon à la suite d’un vol commis dans une ferme de Moustoir-Ac dont les propriétaires étaient, selon le rapport de police, de « notoires trafiquants du marché noir avec les Allemands ». Transférés à la prison de Pontivy (Morbihan), ils furent livrés à la Police allemande malgré la promesse faite par le capitaine de gendarmerie de Pontivy Gauffenic au chef de la brigade de gendarmerie de Locminé, Milès, et incarcérés à la prison de Vannes (Morbihan). Quelques mois plus tard, ayant constaté qu’ils étaient porteurs, lors de cette opération, de pistolets automatiques, ils furent condamnés à mort par le tribunal militaire allemand de Vannes (FK 750) pour détentions d’armes. René Pédrono fut exécuté en même temps qu’Henri Goumon, Gérard Lebel et Roger Lucas, le 21 février 1944 à 9 h 14, dans la prison de Vannes, place Nazareth.
Voir André Guillo, gendarme gracié au dernier moment.

René Pédrono a été inhumé dans le cimetière de Calmont à Vannes, rang 4 tombe 74. Sa sépulture porte l’inscription « Victime civile ».

Dernière lettre de René Pédrono à sa famille
Orthographe et ponctuation d’origine respectées
Vannes le 21 février 1944.
Maman frères et sœur chéris,
Ayez beaucoup de courage, quand vous recevrez cette lettre je n’existerai plus. J’a été condamné à mort, ainsi que 4 de mes camarades, dont Lucas (Roger Lucas). N’ayez pas trop de chagrin, je pars sans regrets. Je sais parents chéris que ce sera dur au début, mais l’oubli se fera vite et je meurs en héros patriotique.
Je meurs fusillé par les allemands.
Ma Bien chère Maman, je regrette tout ce que je t’ai fait souffrir ; mais s’il y a un paradis, tu auras assez souffert pour voir le droit d’y enter.
Tu embrasseras pour moi, Georges Yvonne, mes deux petites nièces Grand-père, Grand-mère, Tante Eugénie Jackie toute la famille, et tu diras adieu à tous mes amis et tous mes camarades.
Surtout Maman encore une fois ne te laisse pas abattre, il faut vivre pour les petits. Prends-bien courage et dis-toi que ton fils est mort en brave, lui aussi en regardant la mort bien en face.
J’ai failli laisser mes os au Maroc, mais non il était écrit que ce serait dans le cimetière de Locminé que je reposerais.
Donc Maman encore une fois vis pour Jean et Maurice et gardez mon souvenir.
Maman frères et sœur chéris, adieu nous nous retrouverons là-haut.
Je vous serre sur mon cœur ainsi que Georges Yvonne et mes petites nièces.
Votre fils et frère.
Je vous embrasse encore une fois.
René
 
J’espère que le capitaine de Gendarmerie de Pontivy [NDR : il s’agit du Capitaine Gauffenic] paiera ses crimes !!!.

À Saint-Avé, le nom de René Pedrono est inscrit sur le mémorial des fusillés.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen. — Arch. Dép. Morbihan, 2 W 11308, exécutés par les Allemands. — Procès-verbal de la gendarmerie de Locminé daté du 24 septembre 1943. — J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés (1940-1944), op. cit.. — Notes et photographies de Jean-Pierre et Jocelyne Husson. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — Dernière lettre conservée par Louis Guiguen et remise par son fils Michel Guiguen en avril 2017. — " Quelques lettres de fusillés-Ce qu’ils ont écrit avant de mourir ", Ami entends-tu... Journal de la Résistance bretonne-ANACR, numéros 28 - 29, 1er semestre 1975. — Mémorial GenWeb. — Site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — État civil, Bignan (acte de naissance) ; Vannes (acte de décès en attente).

Alain Prigent, Serge Tilly

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