Né le 9 février 1917 à Hagueneau (Basse-Alsace annexée, Bas-Rhin), fusillé le 24 mars 1944 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; interprète et comptable ; résistant au sein des Ardents et Mouvements Unis de la Résistance (MUR).

Fils de Joseph Rischmann et de Madeleine Hinderich, Rodolphe Rischmann était interprète et comptable à Schiltigheim (Bas-Rhin). Réfugié à Clermont-Ferrand avec sa famille (domicilié impasse des Quatre-Granges à Montferrand), il a ensuite vécu à Volvic (Puy-de-Dôme). Il était alors interprète-comptable aux établissements Raveau à Aulnat. Il s’était marié le 1er juillet 1938 à Schiltigheim (Bas-Rhin) avec Jeanne Schmidt et était père de deux enfants.
Le 20 janvier 1944, il fut arrêté à Aulnat (Puy-de-Dôme) par la Sipo-SD pour « espionnage » et « aide à l’ennemi ». Sous-officier de carrière en congé d’armistice, résistant membre du groupe Les Ardents depuis 1942 (Mouvements unis de la Résistance d’Auvergne), il était également membre des corps francs. Il avait constitué des dépôts d’armes destinées à son maquis, et était en liaison constante avec son cousin Alfred Klein, lui-aussi résistant. La Sipo-SD l’avait appréhendé à l’aéroport d’Aulnat, alors qu’il était porteur de plans.
Le 14 mars 1944, accusé d’espionnage en faveur des alliés, Rodolphe Rischmann fut condamné à mort par le tribunal du Sud de la France de Lyon, qui siégeait à Clermont-Ferrand. Son recours en grâce avait été rejeté. Ce jugement accéléré avait été initié à la suite d’un attentat des FTP boulevard Montlosier à Clermont-Ferrand contre la troupe allemande, le 8 mars 1944. 18 otages furent désignés, 17 au final étant condamnés. Incarcéré à la prison militaire du 92e RI à Clermont-Ferrand, il a été fusillé le 24 mars 1944 à Clermont-Ferrand par les autorités allemandes puis enterré avec 15 autres résistants dans différents lieux du cimetière des Carmes de Clermont-Ferrand. Les corps furent exhumés le 30 septembre 1944, ceux qui ont été identifiés ont été rendu au famille qui les ont inhumés, ceux non identifiés sont dans les carrés militaires des Carmes et de Montferrand (maquisards inconnus).
Il a reçu les titres de Déportés et internés de la résistance (DIR), Résistance intérieure française (RIF)
Sources

SOURCES : Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 506 : crimes de guerre. Dossier Léon Bisenius alias Dubois .— Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 65 : fusillés du 92ème RI .— AVCC : AC 21 P 652898. Dossier de Rodolphe Rischmann (non consulté) .— SHD Vincennes : GR 16 P 512534. Dossier de Rodolphe Rischmann (non consulté) .— AVCC, Caen, 72 B VIII, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty). – Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 20 : enquête crimes de guerre à Volvic .— L’Entr’aide, Clermont-Ferrand-Montpellier, 25 septembre 1944. – Eugène Martre, Les archives parlent : Auvergne, Bourbonnais 1940-1945, p. 211 – Schiltigheim au XXe siècle, Strasbourg, 2007, p. 220. – Mémoire des Hommes .— Mémorielgenweb .— État civil.

Julien Lucchini, Léon Strauss

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