Né le 25 juin 1906 à Port-en-Bessin (aujourd’hui Port-en-Bessin-Huppain, Calvados), exécuté sommairement le 6 juin 1944 à la prison de Caen (Calvados) ; patron-pêcheur ; résistant du réseau SR Alliance.

Georges Thomine était le fils de Alphonse Georges, marin et de Louise Armande Delain, sans profession. Marié le 14 mai 1927 à Octeville (Manche) avec Fernande Laurence Héron, il était père de deux enfants.
Il était patron-pêcheur à Port-en-Bessin où il demeurait. Contacté par Robert Douin, chef du secteur de Caen au réseau de renseignements militaires Alliance, il devint membre du réseau sous le pseudonyme de « Cachalot » et agent de renseignements. Résistant très actif, il recueillit de nombreux renseignements sur les troupes allemandes et les fortifications côtières.
Victime de la rafle qui frappa le réseau « Alliance » au printemps 1944, il fut arrêté le 17 mars par les auxiliaires français de la Gestapo. Conduit à la maison d’arrêt de Caen, il y a été exécuté sommairement par les nazis le 6 juin 1944, comme plusieurs dizaines d’autres patriotes.
Le jour du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 et suite au bombardement de la gare de Caen, le chef du SD de Caen, Harald Heynz avait décidé d’éliminer la plupart des prisonniers afin qu’ils ne soient pas libérés par les troupes alliées. Georges Thomine fut sorti de sa cellule et conduit ainsi que 86 autres résistants dans une courette du chemin de ronde de la prison où il fut abattu d’une rafale dans la nuque. Les corps des victimes furent inhumés provisoirement dans une cour de la prison. Dès le lendemain 7 juin, les britanniques donnaient le premier assaut à la ville. Le 30 juin devant l’imminence de la prise de la ville, les allemands exhumèrent les corps pour les faire disparaître sans laisser de traces. Ceux-ci furent transportés en camion en un autre lieu à l’ouest de la ville, probablement dans des carrières de calcaire. Selon certains témoignages, ils auraient pu être emmenés près de Rouen, dans la forêt de La Londe, à l’entrée de laquelle une stèle "À la mémoire des victimes du nazisme dans la forêt de La Londe 1940-1944" a été érigée et incinérés dans une carrière en contrebas. Les corps n’ont donc pas été retrouvés pour être identifiés. Des bûcherons ont vu à cet endroit des camions et des soldats allemands, ainsi qu’une épaisse fumée. En même temps, il y avait une odeur de corps qui brûlent. Cela a duré deux jours. S’agissait-il des fusillés de Caen ? Le mystère demeure.
Georges Thomine obtint la mention « Mort pour la France », la Croix de Guerre avec Palme et la croix de Chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.
Il fut homologué comme membre des Forces françaises combattantes (FFC) et reçut le titre de Déporté et Interné résistant (DIR).
Son nom figure sur le monument commémoratif des fusillés du 6 juin 1944 à la prison de Caen, sur le monument commémoratif des déportés et fusillés, résistants de Bayeux et du Bessin, à Bayeux et sur et sur le monument aux morts, à Port-en-Bessin (Calvados).
Une plaque apposée sur le mur d’entrée de la prison de Caen porte l’inscription suivante : « À la mémoire des prisonniers fusillés par les allemands le 6 juin 1944. L’oppresseur en les tuant a cru les faire mourir, il les a immortalisés ».
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, Notes de Thomas Pouty — Centre de recherche d’histoire quantitative de l’Université de Caen, Quellien J. [dir.], Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, Caen, Conseil Général du Calvados : Direction des Archives Départementales, 2004, 240p.— Marie-Madeleine Fourcade : L’Arche de Noé. Paris, éd. Fayard 1968.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— Site Internet "Le fil des jours".— Mémorial GenWeb.— État civil.

Julien Lucchini, Jean-Louis Ponnavoy

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