Né le 11 mai 1912 à Paris (XVIIe arr.), fusillé par les Allemands le 25 mai 1944 après condamnation, au champ de tir d’Égriselles, commune de Venoy (Yonne) ; ouvrier charron ; résistant FTPF.

Fils d’Ambroise Tupinier, employé de commerce, et de Stéphanie Raillon, sans profession, Roger Tupinier, charron, s’était marié le 23 juillet 1938 à Chemilly-sur-Yonne (Yonne) avec Eva Fikus, et était père de deux enfants.
Employé au camp de munitions de Chemilly-sur-Yonne, il faisait partie depuis l’automne 1943 d’un petit groupe de résistants sédentaires Francs-tireurs et partisans (FTP) de la région de Chemilly-sur-Yonne nommé groupe Ferry, dont le chef était Marcel Piat (« Marceau ») et qui était chargé de la protection du groupe FTP de sabotage de Laroche-Migennes animé par Louis Riglet. À ce titre, il participa avec ses camarades à de nombreux sabotages ferroviaires et d’écluses du canal de Bourgogne commis dans la région par le groupe Riglet en 1943 et 1944 ; il distribuait aussi des tracts et des journaux communistes et hébergeait des clandestins.
Il fut arrêté le 13 mars 1944, à la suite d’une dénonciation, en même temps que sa femme, Eva et que la plupart des membres du groupe Ferry (Gabriel Gasset, André Audrerie, Louis Creps, Daniel Binet, Raymond Chanvin, Pierre Précy) ; seuls échappèrent à l’arrestation le chef du groupe et Max Coët. Eva Tupinier fut déportée à Ravensbrück (Allemagne), mais revint de déportation ; Daniel Binet, Raymond Chanvin, Louis Creps et Pierre Précy revinrent également de déportation, mais André Audrerie mourut au camp de Leonberg (Allemagne) le 28 janvier 1945. La dénonciatrice, Lucienne Cabourdin, habitante de Chemilly-sur-Yonne et interprète à la Kommandantur d’Auxerre, fut condamnée en janvier 1947 à vingt ans de réclusion par la cour de justice de la Seine.
Interné à la prison d’Auxerre le 13 mars 1944, Roger Tupinier fut condamné à mort le 25 mai 1944 par le tribunal FK 745 d’Auxerre et fusillé le même jour au champ de tir d’Égriselles, en même temps que Gabriel Gasset.
Son nom figure sur la stèle des fusillés d’Égriselles et sur le monument des déportés et internés fusillés de l’Yonne à Auxerre ; une rue porte son nom à Chemilly-sur-Yonne. Il a obtenu à titre posthume la carte des Combattants volontaires de la Résistance (CVR).
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, B VII 5, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty et Jean-Pierre Besse). – Arch. Dép. Yonne, 33J18 (registre d’écrou de la prison d’Auxerre). – Robert Loffroy, Mémoires d’un résistant et militant communiste de l’Yonne, ARORY, 2014, p. 211-212 et note 159. – Robert Bailly, Si la Résistance m’était contée, ANACR Yonne, 1990, p. 304. – Le Travailleur de l’Yonne, 11 janvier 1947. – La Résistance dans l’Yonne, CDrom, ARORY-AERI, 2004. – État civil.

Claude Delasselle

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