WALLON Clovis, Jules, Albéric
Né le 12 décembre 1896 à Wicquinghem (Pas-de-Calais), fusillé après condamnation à mort le 16 février 1944, vraisemblablement au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; peintre ; résistant réseau Centurie et OCM.
Résistant et membre du réseau Centurie depuis juin 1942, comme agent P1 puis P2 à partir du 31 novembre 1943, Clovis Wallon était également membre de l’Organisation civile et militaire (OCM) dans le groupe de François Havet notaire à Lumbres et d’Henri Dacquembronne instituteur à Bléquin. Avec sa famille, il participa au sauvetage de parachutés américains et anglais.
Accusé d’espionnage et d’avoir conduit un pilote chez Fillerin à Renty, il fut arrêté lors de la grande rafle du 30 décembre 1943 à son domicile en compagnie de sa femme Suzanne née Lassalle et de son fils Pierre par la Geheimfeldpolizei d’Arras, la police militaire allemande. L’affaire OCM était suivie par « l’ange gardien des V1 », qui avait alors son siège à l’Hôtel du Commerce à Arras.
Suzanne Wallon et leur fils Pierre, résistants, furent jugés le 12 février 1944 à la caserne Schramm, puis déportés.
Incarcéré dans un premier temps à Arras, Clovis Wallon fut transféré à Fresnes (Seine, Val-de-Marne) le 4 février 1944, en compagnie de Julien Quertigniez et de Julien Erhold, pour être interné dans la cellule 466. Trois jours plus tard, les trois résistants comparurent devant le tribunal spécial du 65e corps d’armée allemand alors réuni rue Boissy-d’Anglas, à Paris (VIIIe arr.). Ils furent condamnés à mort ensemble – seul Julien Erhold, dont la peine fut commuée en huit années de travaux forcés, échappa à la mort.
Après confirmation du jugement par le maréchal Rommel en personne, la peine fut vraisemblablement exécutée le 16 février 1944 au Mont-Valérien, dans le plus grand secret. Le corps de Clovis Wallon fut ensuite inhumé au cimetière du fort d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Sa belle-sœur fut informée de son exécution après l’envoi de ses effets personnels par l’aumônier allemand de la prison de Fresnes.
Reconnu Mort pour la France, il a été décoré de la Légion d’honneur, de la Médaille militaire et de la Croix de guerre.
Son nom figure sur le monument aux morts de Lumbres.
Son fils Pierre déporté dans le convoi du 12 février 1944 vers Cologne puis dans différentes prisons allemandes et au camp de Sachsenhausen près de Berlin, fut libéré le 4 mai 1945 par l’armée soviétique après une marche de la mort et rentra à Lille le 22 mai suivant. Il témoigna auprès des jeunes notamment dans le cadre du Concours de la Résistance et fut un pilier de l’association Lumbres et Lumbrois jusqu’à sa mort en décembre 2015.
Suzanne Wallon déportée également dans le convoi du 12 février 1944 vers Cologne, puis internée à Buchenwald rentra de déportation mais une vingtaine de résistants de Lumbres arrêtés lors de la rafle du 30 décembre 1943, dont François Havet (1895-1945) et Henri Dacquembronne (1886-1945) , en moururent. La famille Wallon élargie, fut particulièrement touchée par la répression.
SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII 5 (Notes Thomas Pouty). – Mémorial GenWeb. – L’Indépendant du Pas-de-Calais, 31 décembre 1999. – Fonds « Fernand Lhermitte » (La Coupole). – Laurent Thiery, La Répression allemande dans le nord de la France (1940-1944), Lille, Presses du Septentrion, 2013, p. 239-256. – État civil.— http://www.lumbres.net/deportes_et_.... — Notes Annie Pennetier. — http://www.resistance62.net/Payen%2.... — FMD Livre mémorial.
Julien Lucchini, Laurent Thiery