Né le 23 janvier 1899 à Ploemel (Morbihan), condamné à mort le 7 juin 1944, gracié à Rennes (Ille-et-Vilaine), mort en déportation le 15 avril 1945 à Neuengamme (Allemagne) ; gendarme ; résistant FFI.

André Guillo
André Guillo
Dernière lettre d’André Guillo. Elle a été détenue par Louis Guiguen, député communiste du Morbihan puis par son fils Michel qui l’a remise à Claude Pennetier. Versement au Musée de la Résistance Nationale (Champigny-sur-Marne).
André Guillo, ancien combattant de la Première guerre mondiale était décoré de la Médaille interalliée dite de la Victoire, Croix des services militaires volontaires, Croix du combattant volontaire avec barrette 1914-1918.
Le 8 novembre 1923, il fut admis dans la Gendarmerie.
En 1940, André Guillo était adjudant-chef, commandant la brigade de Pontivy (Morbihan). Résistant, membre du réseau "Action du Morbihan" en 1943, nom de guerre alias Chim, il fut arrêté le 14 avril1944.
Emprisonné à Rennes, le tribunal militaire allemand FK 748 le condamna à mort le 07 juin 1944 avec une trentaine de résistants. Il fut gracié le lendemain, jour même où il devait être exécuté, sa peine commuée comme ce fut le cas parfois pour les gendarmes.Voir René Pédrono.
Déporté de Compiègne le 02 juillet 1944 à Neuengamme (matricule 43798), il fut affecté au commando de Bremen Farge pour la construction d’un abri pour sous-marins. Il mourut d’épuisement après quatre journées de marche pour regagner le camp de Neuengamme et par les coups infligés lors du trajet.
Reconnu Mort pour la France, André Guillo a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur et décoré Croix de guerre 1939-1945 avec palme.
Dans le Morbihan, son nom est gravé sur une stèle commémorative à Neuillac, en bordure de la route départementale 191, entre Kergrist et Pontivy, près du village de Kerlogoden. - "La Compagnie mobile du 3ème bataillon FFI en souvenir du combat de Kerlogoden et de ses morts pour la France. A l’éternel esprit breton toujours prêt à défendre la France" ainsi que sur les monuments aux morts de Pontivy et de Ploemel.
Son nom est parfois écrit Guilio.
Dernière lettre
Vannes le 21 février 1944,
Chère mère,
C’est bien le plus gros chagrin que je vais te causer, car je suis condamné à mort je n’espérais pas un tel sort mais il n’y a rien à faire le jugement est fini. Le plus dur ce n’est pour moi c’est pour vous tous Odette Robert et Jean ainsi que tante Lulu. Et dire que je ne pense pas vous voir avant.
N’ayez pas trop de chagrin je sais que ce sera dur pour vous mais ayez du courage. Je t’ai fait souffrir maman et tu vas encore plus cette fois-ci mais tu vois ce que c’est en écoutant la parole de l’adjudant Guillo et du Capitaine de Pontivy qui me promettait que je n’aurais rien à craindre en remettant les armes c’est moi qui me suis condamné. Quand je pense au chagrin que cela va vous faire ça me donne de la peine mais tu pourrais dire que ton fils meurt en brave. Les camarades Pedron, Le Belle, Goumon sont aussi condamnés. il passe en même temps que moi.Je t’embrasse bien fort pour une dernière fois ainsi que Odette Robert tante Lulu. Embrasse toute la famille.
Et pour une dernière, Adieu
Ton fils
Dédé
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). — MémorialGenweb. — Dernière lettre de René Pédrono. Elle a été détenue par Louis Guéguen, député communiste du Morbihan puis par son fils Michel qui l’a remise à Claude Pennetier. Versement au Musée de la Résistance Nationale (Champigny-sur-Marne).

Delphine Leneveu, Annie Pennetier

Version imprimable