Né le 24 mai 1921 à Luxembourg (Grand-Duché de Luxembourg), fusillé après condamnation le 22 juin 1944 à la citadelle de Besançon (Doubs) ; employé au secrétariat de la Jeunesse à Belfort ; résistant (OCM-SOE).

Pierre Engels
Pierre Engels
Crédit : photographie communiquée par Valérie Drechsler-Kayser
Après avoir fait ses études secondaires à Belfort (Territoire-de-Belfort), Pierre Engels fut naturalisé Français le 11 mars 1940. Il s’engagea dans l’armée française avant le 10 mai 1940 et fut fait prisonnier en juin 1940 ; il s’évada et résida à partir de l’été 1943 à La Chapelle-sous-Rougemont (Territoire-de-Belfort). Célibataire, il travailla à Belfort au secrétariat de la Jeunesse.
Engagé très rapidement dans la Résistance à Belfort, il entra dans le « groupe Ferrand » dont il devint rapidement un membre très actif. Lorsque le capitaine Ferrand fut arrêté le 9 septembre 1943, c’est Charles Masson qui prit la direction du groupe et lui donna une grande dynamique. Il venait de l’Organisation civile et militaire (OCM) et rejoignit le groupe Ferrand en mars 1943 (certaines sources signalent d’ailleurs Pierre Engels comme membre de l’OCM). C’est probablement fin mai, début juin de cette même année que le contact se fit avec le réseau Buckmaster du Special Operations Executive (SOE) implanté sur le Pays de Montbéliard par Harry Ree et que le groupe Ferrand fut alors considéré comme affilié au réseau Buckmaster. Pierre Engels participa à de nombreuses actions de résistance : courant automne 1943, des destructions ferroviaires, l’incendie d’un dépôt des usines Renault le 18 décembre 1943, où, sous la responsabilité de son ami Charles Masson, il dirigea la section qui attaqua l’usine. Tous ces groupes (OCM, mouvement Lorraine) s’unissaient pour des opérations ponctuelles d’entraide ou lorsqu’ils opérèrent pour le réseau SOE Buckmaster : libérer un agent de liaison (affaire de « l’hôpital de Belfort » le 13 janvier 1944, libération par la force d’un résistant et exécution d’un collaborateur, action à laquelle participa Pierre Engels) ; ils assurèrent également ensemble la réception d’un parachutage pour le compte du SOE « réseau Buckmaster » qui se déroula dans la nuit du 20 au 21 décembre 1943 vers Lachapelle-sous-Chaux. Pierre Engels se chargea avec Charles Masson du transport et de la cache des armes en différents lieux. C’est lors de la récupération d’armes au café de la Terrasse à Valdoie (Territoire-de-Belfort) qu’ils furent dénoncés.
Charles Masson fut arrêté ; Pierre Engels parvint à s’enfuir et arriva à quitter Belfort caché dans une ambulance de pompiers (le corps des sapeurs-pompiers de Belfort était très engagé dans la Résistance). Il se réfugia en Lorraine, à Diarville (Meurthe-et-Moselle) près de Nancy, mais il fut arrêté (l’agent de liaison ayant semble-t-il été suivi) le 11 ou le 21 mars 1944, selon les sources, et emprisonné successivement à la prison de Nancy (Meurthe-et-Moselle), puis à celle de Belfort et enfin à celle de Besançon (Doubs), sous les motifs « activité de franc-tireur – détention d’armes ».
Il fut jugé par le tribunal militaire allemand (tribunal de la Feldkommandantur 560) de Besançon le 23 juin 1944 et condamné à mort. Il a été fusillé le même jour, à 16 h 25, par les autorités allemandes dans l’enceinte de la citadelle de Besançon.
Il figure à ce titre sur le monument commémoratif « Aux martyrs de la Résistance » établi dans la citadelle. Pierre Engels fut nommé chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Sites Internet. – Mémorial GenWeb.

Michel Thébault

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