Né le 9 janvier 1917 à Paris (VIe arr.), condamné à mort, mort en déportation le 20 mars 1945 à Bergen-Belsen (Allemagne) ; instituteur ; résistant de l’Organisation Civile et Militaire (OCM).

Fils de Pierre Victorin Escalon, employé d’octroi, et de Marie Estival, Pierre Escalon, orphelin à treize ans, fut élevé par un oncle à Houilles (Seine-et-Oise ; Yvelines). Après avoir obtenu en 1937 un sursis du conseil de révision pour commencer ses études à l’École normale d’instituteurs de Versailles, il fut incorporé au 5e régiment d’infanterie le 3 avril 1939. Admis à suivre le peloton des ÉOR à l’école spéciale de Saint-Cyr, il y entra le 1er mai 1939 et en sortit le 10 septembre, nommé aspirant de réserve.
Affecté au Dépôt de guerre d’infanterie (DGI) 213 à Versailles, il eut pour tâche de former les recrues, jusqu’en février 1940, quand il fut mobilisé au 246e RI, puis au 147e RI : il participa aux combats dans la région de Sedan en mai 1940. Il reprit ses études à l’École normale de Versailles, obtint son Certificat d’Aptitude Pédagogique le 8 février 1941, et exerça sa profession pendant un an à l’école Ferdinand Buisson de Vélizy ; l’école ayant été réquisitionnée par les troupes d’occupation, il partit à Paris.
Au printemps 1943 il entra dans la Résistance. Tout en participant à des actions du réseau Évasion Bourgogne, il prit contact au Quartier latin avec des militants de l’OCMJ et donna des cours de préparation militaire aux étudiants, sous la direction de Jacques Briffaut, secrétaire général adjoint et responsable militaire de l’OCMJ. Le mouvement l’envoya dans les Ardennes pour assurer, sous le nom de Pierre Espérant, l’entraînement militaire des cadres du maquis de Vendresse-Omicourt, sous les ordres du chef du maquis Henri Claude Tardif. Le 20 septembre 1943, une dénonciation d’agents doubles infiltrés provoqua la dislocation du maquis ; Pierre Escalon fut arrêté en même temps que Tardif et quatre chefs de groupes. Détenu à la prison de Charleville, il fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand FK 684 le 27 janvier 1944. Sa peine fut commuée, et il fut transféré à la prison du Cherche-Midi le 17 juin, puis déporté à Natzweiler dans le transport du 12 juillet, envoyé ensuite à Dachau, puis à Neuengamme le 22 octobre, enfin à Bergen Belsen où il décéda le 20 mars 1945.
Pierre Escalon a obtenu la mention « Mort pour la France ». Son nom figure au Mémorial de la Résistance ardennaise à Charleville-Mézières, sur la plaque et la stèle commémoratives de Vendresse, ainsi que sur la plaque commémorative 1939-1945 de l’École normale d’instituteurs de Versailles.
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, 16 P 210670. – SHD, Caen 21 P 447724.– Arch. Dép. Ardennes. – Arch. Dép. Yvelines. – Agnès Tisserand, Le maquis de Vendresse-Omicourt, Terres Ardennaises, 2017. – Mémorial GenWeb. – État civil.

Agnès Tisserand

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