Né le 6 avril 1922 à Friville-Escarbotin (Somme), fusillé le 2 août 1943 à Amiens (Somme) suite à une condamnation à mort ; électricien ; résistant au sein des FTPF.

Fils d’Alfred Robbe, ancien boulanger, et d’Antonia (née Caron), ménagère, Georges Robbe, célibataire, résidait 10 rue Parmentier à Rosières-en-Santerre (Somme).
Maurice Robbe, célibataire, résidait 10 rue Parmentier….Il exerçait le métier de radio-électricien sur les terrains d’aviation proches. En décembre 1942, sous le pseudonyme de "Raymond" il donna son à adhésion à  Charles Lemaire et > Alfred Dizy, rejoignant ainsi les FTPF. Il prit part à de nombreux sabotages de voies ferrées. Le 14 février à Amiens (une locomotive déraille), le 28 27 wagons sont détruits à Remiencourt, le 4 avril un convoi de soldats déraille à Fontaine-sur-Somme. Le 19 avril il faisait partie du groupe déposant deux mines anti-char sous le plancher du cinéma de Eu. Le 21 avril 1943 il fut arrêté par la Feldgendarmerie. D’abord incarcéré à la prison d’Amiens il fut transféré à la citadelle. Maurice Robbe fut déféré le 2 juillet 1943 devant le tribunal militaire allemand FK 580 de la ville, et condamné à mort. Un peloton d’exécution allemand le fusilla le 2 août 1943 dans la citadelle d’Amiens, à 6 h 34.
Son corps fut reconnu le 11 septembre 1944.
La mention Mort pour la France lui fut attribuée. Il a été homologué FFI et IR (interné résistant).
Il reçut à titre posthume la croix de guerre avec étoile d’argent et la carte de combattant volontaire de la Résistance.
La dernière lettre de Maurice Robbe
 
Ma chère Maman,
Je viens d’être averti que je vais être fusillé ce matin. Ma chère Maman, tu vas souffrir et je te souhaite beaucoup de courage. Quant à moi j’en ai beaucoup et bientôt ce sera le grand sommeil, le repos éternel.
Je ne souffrirai plus. Evidemment le coup sera très dur, ne pleure pas trop, c’était mon destin, il faut s’incliner.
Je fume mes dernières cigarettes, je ne ressens rien du tout. Tu voudras bien te rendre à Amiens, à la Police française, boulevard Beauvillé où te seront rendues mes dernières affaires. Ma montre, ma blague à tabac, mon briquet, mon porte-feuille, ma pipe. A la prison, on te rendra mon stylo et quelques bricoles, tu partageras entre mes frères et sœurs.
Que veux-tu que je te dise encore ma chère maman ? que je t’aime et que ma dernière pensée sera pour toi, mais je t’en prie, ne pleure pas trop. Derrière il y a encore Daniel et Janine qui te consoleront et tu dois vivre pour eux. Le prêtre est venu. Il m’a donné l’absolution, mais j’ai refusé la confession. J’ai la conscience tranquille. Ainsi tu pourras faire ce que tu voudras à ma mémoire et selon tes idées, mais je ne désirerais que des fleurs rouges sur ma tombe. Tu feras mes adieux à mes amis, tu diras que je n’oublierai personne. Il y aura une pensée pour chacun.
Mes adieux à ma tante Catherine et à Man-Nie.
Le destin est cruel pour toi, ma chère maman et voilà où est toute ma souffrance. J’aurai tout donné, ma jeunesse et ma vie pour ma famille et ma patrie. Je vais mourir, mais mon souvenir restera très vivace, j’en suis certain. Mes dernières heures seront sans haine pour mes bourreaux. C’est leur droit et c’est leur guerre.
Puisse celle-ci être la dernière , c’est mon dernier vœu.
Enfin, ma chère maman, je t’embrasse une dernière fois, je te souhaite beaucoup de courage et te dis adieu, adieu, chère maman, adieu
Ton fils qui t’a toujours aimé.
Maurice



Amiens (Somme), Citadelle, 1940-1944
Sources

SOURCES : AVCC, Caen (Notes Thomas Pouty, 21 P 664192). – SFH Vincennes, GR 16 P 513760 (nc). — Daniel Pillon et Catherine Roussel in "La Résistance dans la Somme" DVD Rom, Fondation de la Résistance. — Notes de Philippe Pauchet. — État civil.

Frédéric Stévenot, Annie Pennetier, Philippe Pauchet

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