Né le 22 juin 1890 à Amiens (Somme), fusillé le 1er novembre 1940 à Beauvais (Oise) ; ouvrier agricole.

En octobre 1940, une rixe éclata avec des soldats allemands à la suite d’une discussion à propos de la concubine de Richard Hénault, comparse de Victor Wallard, femme que Wallard encourageait à fréquenter les soldats allemands. Il semble que les Allemands, ivres, s’étaient introduits au domicile de Victor Wallard, à Saint-Crépin-Ibouvillers (Oise), pour voir sa femme. L’un des soldats fut égorgé à la hache par Richard Hénault, et deux autres légèrement blessés par des coups de feu. Le groupe, qui comprenait également un dénommé Masselin, avait bu. Aucun des protagonistes français n’appartenait à un groupe de résistants.
Richard Hénault chercha à se cacher dans les bois, mais fut arrêté le 20 octobre par la Feldgendarmerie. Traduit le 23 devant le tribunal militaire allemand FK 580 d’Amiens, qui siégea peut-être à Beauvais, il y fut condamné à mort. La sentence fut exécutée le 26 octobre 1940, à 18 heures, par un peloton allemand, à la caserne Agel.
Également arrêté, Victor Wallard fut condamné à mort un peu plus tôt, le 16 octobre, par le même tribunal. Mais il fut exécuté le 1er novembre 1940 à 18 heures.
Dans cette affaire, une jeune fille de vingt ans fut condamnée à deux ans de prison.
Victor Wallard n’eut pas droit à la mention Mort pour la France : "décès constitutif à la conduite déplorable qu’il a entretenu avec des soldats de l’armée d’occupation". Le tuteur de ses enfants protesta le 12 avril 1948 contre cette décision qui privait les enfants du statut de victimes de guerre.
Sources

SOURCE : AVCC, Caen, 21 P 408108.

Frédéric Stévenot

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