Né le 2 mars 1911 à Colombes (Seine, Hauts-de-Seine), fusillé le 21 mars 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ferreur ; résistant, membre du réseau de renseignements Alibi (Intelligence service, MI 6).

Veuf de Suzanne Notrice, Roger Raven demeura 29 bis rue des Cailloux à Paris (XIIIe arr.), puis au 89 rue des Boulets dans le XIe arrondissement. Il travaillait comme ferreur dans une entreprise de Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine). Il faisait partie du réseau de renseignements Alibi, qui était en liaison avec l’Intelligence Service. Le groupe était sous la responsabilité de Georges Paulin, ingénieur, dentiste, et comprenait également Fernand Fenzy, architecte, Jacques Kellner, carrossier, et Marius Roubille.
Roger Raven était agent P2 (rémunéré). Il fut arrêté le 4 novembre 1941 à son domicile par la Gestapo française dirigée par Pierre Bonny et Henri Lafont sur ordre du chef de l’Abwehr ; un poste émetteur fut saisi. Roger Raven fut probablement torturé lors des interrogatoires. Incarcéré le 6 novembre dans le quartier allemand de la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne), il comparut avec ses compagnons devant le tribunal du Gross Paris, qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Tous furent condamnés à mort pour « espionnage », à l’exception de Marius Roubille, condamné à la prison à perpétuité.
Son inhumation eut lieu au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Le 31 décembre 1946 le ministère des Anciens Combattants lui attribua la mention « Mort pour la France ».


L’abbé allemand Franz Stock l’évoque dans son Journal de guerre :
« Samedi 21.3.42
Matin, appris à Fresnes que 6 [prisonniers] doivent être fusillés dans l’après-midi, je les préparai lentement à la nouvelle, 5 avaient été condamnés la veille, sentence immédiatement confirmée.
Paulin, Georges, 1, place du 14 juillet, Malakoff
Raven, Roger, 89, rue des Boulets, XIe
Kellner, Jacques, 80, rue Spontini, XVIe
Étienne, Robert, 2, rue du théâtre, XVe
Fency, Fernand, 10, square de Port Royal, XIIIe [en fait Fenzy]
Gourdain, Raymond, 175, rue Boutillerie, Amiens
Les 5 premiers se confessèrent et communièrent, le dernier était arrivé la vieille d’Amiens, où condamné à mort, mais exécuté à Paris, n’était pas baptisé, athée, mourut ainsi, sans assistance religieuse. Les autres écrivirent des lettres avant, étaient plein de courage, départ de Fresnes à 3 heures, puis fusillés à 4 heures, enterrés à Ivry. »
Sources

SOURCES : Arch. PPo., 77W 2307. – DAVCC, Caen, Boîte 5, Liste S 1744-174/42 (Notes Thomas Pouty). – Site Internet Mémoire des Hommes. — Franz Stock, Journal de guerre. Écrits inédits de l’aumônier du Mont Valérien, Cerf, 2017, p. 73.

Daniel Grason

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