Né le 13 avril 1922 à Paris (VIIe arr.), exécuté le 24 novembre 1944 à Rastatt (ex-Prusse, Bade-Würtemberg, Allemagne) ; étudiant ; résistant du mouvement des Petites Ailes devenu Combat.

Image pieuse transmise par Jean-Charles Verdier
Image pieuse transmise par Jean-Charles Verdier
Étienne Pelletier naquit dans une famille bourgeoise, intellectuelle et progressiste du Ve arrondissement de Paris. Sa mère Marthe Roux était la fille du directeur du Petit Parisien. Son père Louis Robert Pelletier , agrégré d’histoire et spécialiste des questions militaires, exerça de nombreuses activités, professeur à l’École pratique des Hautes études, journaliste et haut fonctionnaire, militaire. Après de brillantes études, Étienne était étudiant en préparation à l’École militaire de Saint-Cyr quand la guerre éclata. Dès l’été 1940, il aida son père qui dirigeait un réseau clandestin de renseignements. Arrêté pour espionnage le 10 octobre 1940, il fut incarcéré à la prison de Nevers puis, libéré, il rejoignit sa famille à Lyon. Son père arrêté le 11 novembre 1940 fut incarcéré à Paris . Avec sa mère, Marthe née Roux et son frère cadet Robert, ils s’engagèrent dans le mouvement "Les Petites Ailes", Mouvement de Libération nationale d’Henri Fresnay devenu Combat en novembre 1941. Le 19 mai 1941, la police française l’arrêta pour propagande antinationale et l’ interna au Fort Montluc de Villeurbanne avec sa mère. Son jeune frère Robert dit Bobby , âgé de douze ans, fut appréhendé par un officier français, en flagrant délit de distribution de tracts gaullistes et enfermé au refuge de mineurs délinquants de l’Antiquaille. Leur père, Louis Robert Pelletier a été fusillé le 9 août 1941 à Châtenay-Malabry (Seine, Hauts-de-Seine). Étienne , libéré en 1942, s’engagea comme agent de liaison dans le réseau Alliance dans la région lyonnaise sous le nom de "Frappe". Sa mère et son frère libérés, ceux-ci l’aidaient dans ses activités de résistance. De nouveau arrêté suite à la dénonciation d’un traitre, il a été déporté au camp de concentration du Struthof, puis à la forteresse de Rastatt (Bade).
Le 24 novembre 1944, le trio Julius Gehrum, chef de l’AST de Strasbourg, Erwin Schœnner, Kriminalkommissar et Reinhard Brunner, Kriminalsekretär, qui avait sévi la veille à Kehl arriva à Rastatt et sortit de leur cellule 12 détenus dont Étienne Pelletier pour les conduire à proximité du petit village de Blittersdorf (Bade-Wurtemberg, Allemagne) où ils les exécutèrent deux par deux d’une balle dans la nuque près d’un pont de bois et jetèrent leurs corps dans les eaux du Rhin.
Étienne Pelletier fut homologué déporté résistant (DIR), résistant des FFC et FFI. Il
reçut à titre posthume la Croix de guerre, la médaille de la Résistance (décret du 31 mars 1947, JO du 13 juillet 1947) et la Légion d’honneur.
Son nom figure sur la plaque commémorative apposée sur son domicile, 93 rue du Bac à Paris VIIe arr.), sur celle des élèves du lycée du Parc à Lyon morts pour la France 1939-1945, et sur le monument du pont de l’Europe à Strasbourg .
Marthe Pelletier est titulaire de la Légion d’honneur et de la Médaille de la Résistance. Robert Pelletier reçut la Médaille des Combattants volontaires de la Résistance et des internés et la Légion d’honneur.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (notes de Th.Pouty) AC 21P 6556934 et AC 21P 129562. — SHD, Vincennes, GR 16P 464088 (nc). — Guy Krivopissko La vie à en mourir. Lettres de fusillés (1941-1944), Tallandier, coll. Points, 2006, lettre de son père. — MémorialGenWeb.— Image pieuse retrouvée dans le missel de Madeleine Gabaret née Paquereau résidant aux Sables d’Olonne.

Annie Pennetier

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