Né le 20 septembre 1925 à Montoire-sur-le-Loir (Loir-et-Cher), fusillé le 19 mai 1944 au camp d’Auvours (Champagné, Sarthe) ; menuisier ; résistant au sein des FTPF dans la Sarthe.

Collection Ribault.
Collection Ribault.
Communiqué par Joseph Estèves.
Le père de Michel Ribault, Marcel Ribault, coiffeur à Châteaubriant (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), fut mobilisé comme simple soldat en 1914, combattit au sein du 44e régiment d’infanterie, en particulier à Verdun, fut blessé. Le sergent Ribault fut décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre. En septembre 1919, âgé de vingt-cinq ans, il fut démobilisé. Il fut engagé aux Chemins de fer de l’État – région Ouest. Installé à Montoire, il y épousa Bérengère Guison. Leur fils Michel naquit le 20 septembre 1925, aîné des huit enfants du couple. Après avoir travaillé comme manœuvre cheminot à Tours (Indre-et-Loire), Marcel Ribault obtint un poste de contremaître aux Ateliers ferroviaires du Mans (Sarthe). La famille vint donc s’installer à la toute nouvelle cité du Maroc, route d’Angers. Michel Ribault, passionné par le chant et le sport, y termina sa scolarité avec l’obtention de son certificat d’études primaires en 1939.
En septembre 1939, père de famille nombreuse, Marcel Ribault n’était plus mobilisable. Ses idées socialistes et son vif patriotisme s’accordaient mal avec la situation collaboratrice de l’État français. Son fils aîné effectua alors son apprentissage. Il éprouva chaque jour un peu plus de sympathie pour les milieux communistes durement frappés au Mans : le 1er juin 1943, onze militants furent fusillés ; puis le chef départemental des Francs-tireurs et partisans français (FTPF), Jean Fresnel, fut abattu près de la gare ; son camarade Auguste Delaune, responsable régional, fut grièvement blessé le 27 juillet et mourut au fort du Vert-Galant (Wambrechies, Nord), le 12 septembre 1943.
Michel Ribault, Marc Cachon (tous deux âgés de dix-huit ans) et le frère aîné de ce dernier, Serge Cachon (vingt et un ans), entreprirent de les venger. Ils constituèrent le groupe FTPF Auguste Delaune et Michel Ribault reçut le surnom de « Charlot ». Ils récupérèrent des revolvers, et au début de l’année 1944 furent prêts pour des missions à hauts risques. Le 16 janvier, Marcel Le Du tira sur des soldats allemands à Sablé et se fit prendre lors de sa fuite. Rapidement, la Brigade spéciale d’Angers opéra un vaste coup de filet dans les milieux communistes du département pour retrouver ses complices.
Le 19 janvier, Michel Ribault fut arrêté chez lui à la grande surprise de ses parents qui ignoraient tout de son activité. Les policiers, apparemment bien renseignés, perquisitionnèrent la maison familiale au 6 rue du Maine. Cependant, ils ne découvrirent pas le revolver dissimulé dans la chasse d’eau des toilettes. En moins d’une semaine, Serge et Marc Cachon, les époux Devilliers, le couple Fouillot, le jeune Pierre Guédou et sa mère Germaine furent interpellés. Jetés dans les cellules, ils rejoignirent Michel Ribault à la prison du Vert-Galant. Ce dernier, qui partagea pendant près de quatre mois la cellule de Frédéric Fouillot et de Pierre Guédou, ne se démoralisa pas : tous ses camarades l’entendaient chanter régulièrement. Ses parents reçurent une lettre où il s’excusait de la frayeur qu’il leur avait causée. Il la conclut par ces trois mots : « Courage, confiance, espoir. »
Lors de leur procès, le 18 mai 1944, Marcel Le Du, les frères Cachon*, Pierre Guédou et Michel Ribault furent condamnés à mort. Le lendemain, ils furent conduits aux poteaux d’exécution d’Auvours et fusillés. Au registre des décès de Champagné figure le nom de Michel Ribault, mais son corps, pas plus que ceux de ses quatre compagnons, discrètement enterrés par les Allemands, n’ont pu être récupérés par leurs familles. Ses actions courageuses ont valu à Michel Ribault, la Médaille de la Résistance et le grade de sous-lieutenant des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Il a également reçu, à titre posthume, la Médaille militaire et la Croix de guerre avec palme.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Renseignements recueillis dans la Sarthe. – Notes Jean-Sébastien Chorin.

Joseph Estévès

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