Né le 5 avril 1910 à La Seguinière (Maine-et-Loire), fusillé le 9 juin 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; jardinier, puis ouvrier agricole ; résistant, membre du réseau Jade Fitzroy.

Fils de Louis-René Bretaudeau et de Rose-Jeanne Dixneuf, cultivateurs, Louis Bretaudeau, jardinier, puis ouvrier agricole, vivait à Maison-Laffitte (Seine-et-Oise, Yvelines). Il s’était marié le 21 janvier 1941 à Laval (Mayenne) avec Reine Piednoir et était père d’un enfant.
Résistant, il était membre du réseau Jade Fitzroy, comme agent P2, avec le grade de sous-lieutenant. Le 28 mai 1942, il fut arrêté à Maison-Laffitte par la Feldgendarmerie, pour « détention illégale d’armes ». Si l’on en croit son dossier, il avait dissimulé une arme dans un poulailler, au domicile de son patron. Ce dernier fut condamné à trois ans de prison.
Incarcéré à la prison parisienne du Cherche-Midi, Louis Bretaudeau fut condamné à mort le 4 juin 1942 par le tribunal militaire allemand FK 758 de Saint-Cloud (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine). Il a été fusillé à l’aube du 9 juin 1942 au Mont-Valérien. Sa dernière lettre, reproduite sur le site du mémorial du Mont-Valérien, fut pour son épouse.
Louis Bretaudeau repose au carré 39 du cimetière municipal d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Son nom figure sur le monument aux morts de Maison-Laffitte, et sur le monument commémoratif des fusillés du Mont-Valérien, à Suresnes.
Paris Lundi 8 juin 1942
 
Ma chère femme aimée
 
Toi seule que j’ai aimée de ma vie.
Je t’écrit a l’instant pour te dire que je vais te quitter, je vais être tué demain matin mardi a 7 heure. Quand tu recevras ma lettre je ne serais plus sur terre je te demande pardon ainsi qu’à toute la ma famille et à ta mère tu écriras a ma famille pour leur dire, je vais te faire beaucoup de chagrin mais j’ai commis une faute mais je ne pensais pas cela a être fusiller je te demande pardon encore une fois ton cher petit Louis que aimais temps tu ne va plus le revoir je pleure et me fait beaucoup de chagrin, toi qu’il aimait temps il ne vas plus te revoir mais il espère te revoir un jour au ciel. Adieu ma Reine chérie bien aimée, adieu a ta mère mes Parents a qui je vais faire beaucoup de peine adieu ma Reine chère tant aimée tâche d’être heureuse le restant de ta vie, ne reste pas seul remarie toi, moi qui aurait ten voulu que tu aurais eut un petit Louis que ma famille ne se perde pas, que tu aurais quelqu’un de souvenir de moi, tâche de resté chez M Bariller tu gagnes bien ta vie Tu leur diras que je leurs demande bien pardon à tous pour ce que j’aurais fait de mal. J’ai fait demander le prêtre avant de mourir, c’est dur de mourir a mon âge, je pense que je ne souffrirais pas pour mourrir. C’est ce que je me demande j’en pleure et je pense à toi que je ne reverrai plus jamais. J’aurais t’en voulu te revoir avant de mourrir t’embrasser te serrer dans mes bras pour la dernière fois de ma vie quand tu vas recevoir ma lettre tu vas avoir beaucoup de chagrin et c’est ma faute je te demande pardon. Adieu ma Reine chère ma femme la seule que j’ai aimée de ma vie (ton petit Louis qui n’est plus)
(écrit sur le côté gauche de la première feuille) Je ne souhaite pas a Jean qui m a vendu qu’il lui en arrive autant moi je n’aurai jamais voulu faire celas
(écrit sur le côté de la deuxième feuille) je pense que tu recevras bien toutes mes affaires que j’ai laisser à la prison.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty). – Mémorial GenWeb. – État civil. —Site du Mémorial du Mont-Valérien.

Julien Lucchini

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