Né le 1er juillet 1912 à Meaux (Seine-et-Marne), fusillé comme otage le 2 octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; cantonnier à la SNCF ; communiste ; membre de Résistance-Fer.

Raymond Delasalle était fils d’un couple de manouvriers, Alexandre et Lucie, née Desplats. Son père, dit Cazeau, soldat au 76e Régiment d’infanterie, très grièvement blessé, mourut en captivité de ses blessures le 22 septembre 1914 et fut déclaré « Mort pour la France ». Raymond Delasalle, orphelin à l’âge de deux ans, fut adopté par la Nation le 27 avril 1922.
Il épousa Marcelle Couénon le 23 juin 1934 en mairie de Champs-sur-Marne. Le couple eut deux enfants et demeurait au 78 bis avenue Joffre à Esbly (Seine-et-Marne). Communiste, ouvrier cantonnier à la SNCF, membre de Résistance-Fer, sous-lieutenant, agent P2 (rémunéré), il fut arrêté en septembre 1942 par des policiers de la 1re Brigade régionale de la police judiciaire, en collaboration avec les Renseignements généraux.
Lors de la perquisition domiciliaire, des tracts en français et en allemand furent saisis dont l’un annonçait une manifestation à Chelles le 20 septembre à 15 h 30 pour commémorer la bataille de Valmy du 20 septembre 1792. La présence de groupes de protection était mentionnée pour assurer le bon déroulement de l’initiative. Il fut incarcéré à la prison du Cherche-Midi, administrée par les Allemands, dans le VIe arrondissement, puis au fort de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis).
Le 28 septembre 1943 vers 9 h 20, l’équipe spéciale des FTP-MOI parisiens, composée de Marcel Rajman, Celestino Alfonso et Leo Kneler, était en embuscade rue Pétrarque (XVIe arr.). Julius Ritter général SS, responsable de l’envoi des jeunes Français pour le STO, sortait de son domicile en automobile. Alfonso tira, Ritter tenta de sortir par l’autre porte, Rajman tira à trois reprises et l’abattit.
Sous le titre « Les représailles contre les actes terroristes » le quotidien collaborationniste Le Matin publia un très bref communiqué : « Les attentats et les actes de sabotage se sont multipliés en France ces derniers temps. Pour cette raison 50 terroristes, convaincus d’avoir participé à des actes de sabotage et de terrorisme ont été fusillés le 2 octobre 1943 sur l’ordre du Höherer SS und Polizeiführer. »
Cinquante otages furent passés par les armes au Mont-Valérien le 2 octobre 1943 dont Raymond Delasalle qui fut incinéré au cimetière du Père-Lachaise, puis inhumé le 23 octobre. Le ministère des Anciens Combattants lui attribua la mention « Mort pour la France » le 9 septembre 1948.
Son nom figure sur le monument aux morts de Quincy-Voisins (Seine-et-Marne).
Sources

SOURCES : Arch. PPo., 77W 413. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 6 (Notes Thomas Pouty). – Le Matin, 4 octobre 1943. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – État civil, Meaux.

Daniel Grason

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