Né le 18 avril 1895 à Bordeaux (Gironde), fusillé comme otage le 24 octobre 1941 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) ; tourneur sur métaux ; syndicaliste CGTU ; militant communiste ; résistant, membre de l’Organisation spéciale (OS).

Ouvrier tourneur sur métaux, Jean Puyoou fut embauché aux ateliers Dyle à Bacalan (Bordeaux) en 1924 et adhéra à la cellule locale du Parti communiste à partir de 1927. Ayant trouvé un emploi plus rémunérateur aux Ateliers mécaniques bordelais, il y devint secrétaire syndical de la CGTU. Il milita dorénavant dans la cellule des Chartrons, où il était délégué du rayon au travail antimilitariste et devint le secrétaire du Comité de défense de l’Humanité. Aux élections municipales du 5 mai 1929, Jean Puyoou fut candidat sur la liste du Parti communiste. En juin, il était secrétaire de la section syndicale CGTU des isolés à la Bourse du travail de Bordeaux. Lors de la conférence régionale des 15 et 16 février 1930, il fut élu membre du comité régional du Parti communiste pour cette année-là. L’Union départementale CGTU l’élut membre de la commission exécutive à son congrès du 16 juillet 1933.
Jean Puyoou prêta son concours à la création d’une coopérative de distribution à Bègles (Gironde) dont sa femme devint gérante en 1934. Élu secrétaire général du rayon sud du Parti communiste à l’époque du Front populaire, Jean Puyoou mit sur pied de nouvelles activités et anima également le groupe de la Société nationale de construction aéronautique du Sud-Ouest (SNCASO).
Époux de Thérèse, Jean Puyoou était père de deux filles, Pierrette (née le 9 octobre 1926), et Michèle (née le 12 décembre 1933). En 1931, la famille déménagea et vint s’établir à Bègles. Thérèse Puyoou y devint gérante d’une coopérative de distribution, en remplacement de Geneviève Duhourquet. Situé au 70 cours Victor-Hugo, ce lieu devint le siège de la section locale du Parti communiste et des pionniers du Secours rouge.
Le 22 novembre 1940, à l’instar de nombreux autres responsables communistes de la région, Jean Puyoou fut arrêté par la police française. Le préfet François Pierre-Alype indiqua dans un rapport à la Feldkommandantur qu’il ne fallait pas, d’après lui, « s’attendre à un revirement de la part d’un homme qui malgré toutes les vicissitudes qu’a traversées le Parti lui est resté fidèle ».
Interné au camp de Mérignac (Gironde), désigné comme otage par les autorités allemandes, Jean Puyoou fut l’un des cinquante otages passés par les armes le 24 octobre 1941 au camp de Souge en représailles à l’attentat qui coûta la vie au commandant Hans Reimers le 21 octobre 1941 à Bordeaux.
Par attestation du 17 mars 1952, l’ancien lieutenant Francs-tireurs et partisans (FTP) Henri Souque affirma que Jean Puyoou avait appartenu à l’OS.
La veuve de Jean Puyoou, Thérèse, avait été arrêtée en même temps que son mari, puis relâchée. Résistante FTP, elle fut à nouveau arrêtée le 11 juillet 1942, et déportée à Auschwitz (Pologne), où elle mourut en mars 1943, laissant deux orphelines, Pierrette et Michèle.
Le nom de Jean Puyoou apparaît sur le mémorial des déportés et fusillés de Bègles, ainsi que sur le monument commémoratif du camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde). Au camp de Souge, une stèle inaugurée en octobre 2010 reprend le nom des femmes mortes en déportation et épouses de fusillés. Le nom de Thérèse Puyoou y figure.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, B VIII dossier 2 (Notes Thomas Pouty). – Arch. Nat. F 12989, 12990, 13116 et 13121. – Comité du souvenir des fusillés de Souge, Les 256 de Souge, op. cit. – Hommage aux fusillés de la Région bordelaise, fasc. 1, 1940-1941, IRM Gironde, 1987. – Notice in DBMOF. – Mémorial GenWeb. – Renseignements communiqués par Michèle Vignacq.

Julien Lucchini

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