Né le 28 février 1921 à Padang (Sumatra, Indes Orientales Néerlandaises aujourd’hui Indonésie), fusillé après condamnation à mort par un tribunal militaire allemand le 18 août 1942 à Dijon (Côte-d’Or) ; officier ; résistant.

L’occupation allemande des Pays-Bas entraîna le départ de résistants néerlandais tentant de rejoindre le Royaume-Uni par mer (pour y rejoindre le gouvernement en exil), mais aussi par des filières terrestres en particulier en direction de la Suisse. Certains aussi par ces filières tentaient de rejoindre les Indes orientales néerlandaises (actuelle Indonésie) pour intégrer l’armée néerlandaise luttant contre l’armée japonaise, après l’attaque japonaise du 10 janvier 1942. Il semble que plusieurs filières aient existé dans l’est de la France, l’une passant par Dijon et la Côte-d’Or, grâce à un passeur français Camille Chevalier qui aidait les militaires alliés qui cherchaient à rejoindre Londres, dans le cadre du réseau franco-belge Delbo-Phénix, lié aux Britanniques. Vraisemblablement, une autre filière d’évasion fonctionnait également par Bruxelles, Nancy et Belfort. Il y eut donc des condamnations à mort de jeunes néerlandais arrêtés, par les tribunaux militaires allemands de Dijon et Besançon (FK560).
Richard Delmaar résidant à La Haye (Den Haag), 51, Van Blankenbutgrstraat, était officier de l’armée royale des Indes néerlandaises, (Koninklijk Nederlands-Indisch Leger, KNIL), l’armée coloniale. Résistant, il tentait vraisemblablement de rejoindre l’Indonésie en passant par la Suisse. Utilisant la filière de Camille Chevalier, il fut vraisemblablement arrêté lors du passage de la ligne de démarcation. Arrêté en Côte-d’Or à une date inconnue, il fut emprisonné à Dijon, jugé par tribunal militaire allemand (Gouv.Milit.Chef.Bez.C Dijon) pour « détention d’armes, aide à l’ennemi, propagande anti-allemande et passage de la ligne de démarcation ». Il fut condamné à mort le 14 mai 1942 et fut fusillé le 18 août 1942 à 8 h 04 au stand de tir de Montmuzard à Dijon, en même temps que Camille Chevalier, établissant ainsi le lien avec cette filière de passage, et Lucien Gaudet.
Il est inhumé au cimetière militaire néerlandais d’Orry-la-Ville (Oise) avec 114 militaires néerlandais morts en France. Son nom figure sur le mur des 126 fusillés de Dijon.
Sources

SOURCES : Dossier AVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). — Arch. Dép. Côte-d’Or — Mémorial GenWeb — Association pour les tombes de guerre néerlandaisesPauline L. van Till, Museum Engelandvaarders (musée des évadés de guerre), Noordwijk aan Zee (Pays-Bas).

Annie Pennetier, Dominique Tantin, Michel Thébault

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