Né le 3 décembre 1923 à Dijon (Côte-d’Or), fusillé le 6 juillet 1942 à Dijon ; ajusteur-tourneur à Dijon ; résistant communiste du Front national et de l’Organisation spéciale (OS).

Fils de Claudius Dubost, employé du PLM, militant communiste et résistant, et d’Henriette Masson, célibataire, Pierre Dubost, était ajusteur-tourneur sur métaux à l’usine Lipton à Dijon. Il participa à la reconstitution du mouvement de la Jeunesse communiste de Côte-d’Or en 1940. Il fut arrêté au domicile de ses parents, 11 rue Jehan Duvet à Dijon, le 11 janvier 1942 par les autorités allemandes accompagnées d’un inspecteur de la police française. L’arrestation était précédée d’une perquisition effectuée par les services du commissaire de la police judiciaire, Jacques Marsac. Ce dernier indiqua dans un rapport daté du 22 janvier 1942 : « qu’il a été trouvé un duplicateur ayant servi à tirer des tracts communistes et un livre de propagande intitulé « Histoire du Parti Communiste en U.R.S.S. » et qu’il a également avoué avoir participé au montage des bombes ».
Résistant communiste de Dijon, dans le groupe de Lucien Dupont de l’Organisation spéciale (OS), Pierre Dubost participa en effet à la fabrication de trois bombes artisanales dans l’usine où il travailla avec son collègue et camarade Serge Guillerme. Les bombes furent lancées par Lucien Dupont le 10 janvier 1942 contre la Soldatenheim, le foyer des soldats allemands, place du théâtre à Dijon. L’attentat toutefois manqué, entraîna l’arrestation de 25 autres ouvriers de l’usine Lipton et de quatre normaliens dijonnais : René Romenteau, René Laforge, Jean Schellnenberger, Pierre Vieillard, ainsi que l’ébéniste Robert Creux. Les normaliens et leur compagnon furent fusillés le 7 mars. Pierre Dubost fut condamné à mort le 29 juin 1942 pour « actes en faveur de l’ennemi » par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 669 de Dijon et fusillé le 6 juillet suivant à 6 h 32 au stand de tir de Montmuzard à Dijon. Dans les deux dernières lettres qu’il adressa de la prison à ses parents, il écrit : « Au moment présent je suis toujours très courageux et ne pleure pas car je vais mourir à 6h30, mais dans des conditions inoubliables. C’est je crois, la plus belle mort que l’on puisse avoir ».
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Mémorial GenWeb. — Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, tome 1 et 4, 1981 et 1997. — Les communistes dans la Résistance en Côte-d’Or, édition de 1996. — Renseignements fournis par sa sœur Jeannine Boulay en août 2022. — Arch. Dép. de Côte-d’Or, état civil.

Dominique Tantin, Jean Belin

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