Né le 13 octobre 1897 à Clémencey (Côte-d’Or), fusillé le 20 décembre 1941 à Dijon (Côte-d’Or) ; cheminot, puis ouvrier métallurgiste à Dijon ; militant syndicaliste CGTU et communiste de Côte-d’Or ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans français (FTPF).

Fils de Jean-Baptiste Girard, bûcheron, et de Marie Mélanie Droubot, 2e d’une fratrie de cinq enfants, Virgile Girard fut domestique de culture avant son incorporation de septembre 1916 à septembre 1919. Il fut embauché comme aide ouvrier aux ateliers wagons de la Cie du PLM à Dijon-Perrigny en 1921. Il s’engagea à la CGTU après la scission et fut membre du secrétariat en 1926 du syndicat unitaire des cheminots de Dijon dont Auguste Heinimann était le secrétaire général. Membre du Parti communiste, il fut candidat aux élections législatives d’avril 1928 dans la circonscription de Semur-en-Auxois (Côte-d’Or) où il recueillit 794 voix au premier tour et 143 au second, sur 21 295 inscrits. Il fut exclu du PC de Côte-d’Or à la demande de sa cellule de quartier en février 1932 « pour attitude anti-communiste ». En 1936, le Parti valida sa ré adhésion. Limogé de la Cie de Chemin de fer en 1934, il fut embauché l’année suivante comme ouvrier métallurgiste à l’usine des Tréfileries Laminoirs du Havre (T.H.L.) à Dijon. Il fut secrétaire général de la section syndicale, élu délégué d’usine et membre de la commission exécutive du syndicat CGT des métaux de Dijon de 1937 à 1939. Il rédigea plusieurs articles dans l’organe du syndicat, Le Métallo dijonnais.
Il fut à nouveau licencié à la suite de la grève du 30 novembre 1938 avec onze camarades de l’usine et passa deux fois en correctionnelle en février 1939 pour entrave à la liberté du travail. Le syndicat des métaux fut dissout par le préfet dès la déclaration de guerre et Virgile Girard fit l’objet d’une surveillance active de la police avec la plupart de ses amis et camarades métallos engagés au Parti communiste avant son interdiction (voir Gabriel Lejard, Jean Thibeau). Dès l’occupation allemande, il investit la Résistance. Il fut membre du Front national de lutte pour la liberté et l’indépendance de la France (FN), mouvement de résistance fondé et dirigé par le Parti communiste français (PCF), et d’un groupe constituant les prémices des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) depuis octobre 1941, peut-être de l’Organisation spéciale (OS). Il fut en contact avec un groupe de résistants du dépôt SNCF des machines de Dijon- Perrigny. Virgile Girard fut arrêté en tant que communiste le 12 octobre 1941 par la police française, interné à la prison centrale de Clairvaux puis transféré à la prison de Dijon. Il fut condamné à mort le 18 décembre 1941 pour « vol et détention illégale d’armes et de tracts communistes » par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 669 de Dijon et fusillé le 20 décembre 1941 à Dijon avec René Pineau. Son nom est gravé sur le Mur des fusillés à Dijon et sur une plaque dans la cour de l’usine T.H.L où il travailla avant la guerre.
Il se maria le 9 juillet 1921 à Dijon avec Anna Protin, ouvrière fileuse, avec laquelle il eut trois enfants, Béatrice, Robert et Maurice. Domicilié au 50 rue de Tivoli à Dijon lors de son arrestation.
Sources

SOURCES : Arch. Nat., F7/13672. — G. Lachapelle, Les élections législatives, op. cit. — DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Mémorial GenWeb. — Le Métallo dijonnais, éditions de 1937 à 1939. — Arch. Dép. de Côte-d’Or, état civil, recensement de la population, fiche de recrutement militaire. — Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, tome 4, édition de 1997. — Les communistes dans la Résistance en Côte-d’Or, édition de 1996. — Le Travailleur de Bourgogne, édition du 27 février 1932.

Dominique Tantin, Jean Belin

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