Né le 10 août 1911 à Bordeaux (Gironde), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) ; chaudronnier ; militant communiste ; syndicaliste CGT ; résistant FTPF.

Gabriel Castéra
Gabriel Castéra
Fils d’Albert et Hélène Castéra, Gabriel Castéra était chaudronnier à la Société nationale de constructions aéronautiques du Sud-Ouest (SNCASO). Il vivait à Bègles avec sa femme et était père de trois enfants.
Militant communiste depuis plusieurs années, syndicaliste CGT, il entra dans la clandestinité au début de l’année 1941, sur demande de la direction du Parti communiste clandestin de la région. Il gagna alors les Landes et prit part à l’organisation clandestine du parti, ainsi qu’à l’édition et la distribution de tracts. Selon un rapport de police en date du 20 septembre 1942, Gabriel Castéra était « un fonctionnaire de longue date du Parti communiste, dans l’illégalité depuis le début de 1940, payait ses cotisations, distribuait des tracts, hébergeait chez lui des terroristes recherchés par la police, frère du no 15 », cette dernière information faisant référence à son frère Pierre, fusillé lui aussi.
Dans les premiers jours de juillet 1942, ses parents avaient hébergé un couple qui, le lendemain, fut arrêté en possession d’armes et de tracts clandestins. Immédiatement arrêtés, Albert et Hélène Castéra furent envoyés au fort du Hâ. Le père fut déporté à Mauthausen, où il mourut le 12 février 1944, et sa femme à Auschwitz, où elle mourut le 4 mars 1943. Gabriel Castéra fut lui aussi arrêté le 10 juillet, en raison de ses liens familiaux avec les époux Castéra. Incarcéré comme ses parents au fort du Hâ, il fut désigné comme otage par les autorités allemandes, qui le fusillèrent comme tel le 21 septembre 1942 au camp de Souge, en représailles à l’attentat du cinéma Rex, à Paris. Son frère, Pierre Castéra, arrêté le 14 juillet, fut passé par les armes à ses côtés. Bien qu’internés alors au fort du Hâ, les parents n’en furent pas immédiatement informés.
Son nom figure sur le mémorial du camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde), sur le mémorial des fusillés de Bègles, ainsi que sur la stèle commémorative de la SNCASO à Mérignac. Une rue de Bègles a été baptisée rue des Quatre-Castéra, en hommage à la famille.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – Comité du souvenir des fusillés de Souge, Les 256 de Souge, op. cit. – Fiche biographique d’Hélène Castéra, site Mémoire vive. – Mémorial GenWeb.

Julien Lucchini

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