Né le 17 octobre 1909 à Bordeaux (Gironde), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) ; ajusteur ; militant communiste dans la clandestinité.

Fils d’Albert et Hélène Castéra, frère de Gabriel Castéra, Pierre Castéra vivait à Bègles (Gironde). Ajusteur, il travaillait à l’usine d’aviation de Bègles. Il prit part, avec son père et son frère cadet, aux manifestations du Front populaire et au soutien aux républicains espagnols.
Militant communiste « de longue date », comme le fit remarquer ultérieurement un rapport de police le concernant, Pierre Castéra poursuivit ses activités militantes après l’interdiction du Parti communiste et la dissolution du syndicat des Métaux. Aussi prit-il part à la grève de juin 1941, qui se tint dans son usine pour appuyer les revendications des salariés, notamment en ce qui concernait la nourriture servie aux ouvriers. Membre d’une organisation de propagande clandestine, il « payait sa cotisation et distribuait des tracts », selon le rapport de police mentionné ci-dessus.
Début juillet 1942, le domicile de ses parents fut perquisitionné après qu’un couple y ayant séjourné ait été arrêté et trouvé porteur de tracts et d’armes. Il semble en effet que le domicile des Castéra père et mère ait servi de relais aux militants clandestins, qui y trouvaient refuge. Hélène et Albert Castéra, arrêtés le 9 juillet, furent incarcérés au fort du Hâ ; tous deux furent déportés, et trouvèrent la mort respectivement à Auschwitz le 4 mars 1943 et à Mauthausen le 12 février 1944. Son frère, Gabriel, fut arrêté le lendemain et, le 14 juillet, ce fut le tour de Pierre. Incarcérés comme leurs parents au fort du Hâ, les deux frères furent désignés comme otages par les autorités allemandes, et fusillés comme tels le 21 septembre, en représailles à l’attentat du cinéma Rex de Paris.
Le nom de Pierre, René Castéra figure sur les monuments aux morts de Saint-Laurent-Médoc, Bègles, Pauillac, et Mérignac. Une rue de Bègles a été baptisée rue des Quatre-Castéra, en hommage à la famille.
Homologué FFI Interné résistant.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – Mémorial GenWeb. – Comité du souvenir des fusillés de Souge, Les 256 de Souge, op. cit.. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 111259 (nc).

Julien Lucchini

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