Né le 16 juin 1905 à Yvrac (Gironde), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) ; ouvrier forgeron ; militant communiste dans la clandestinité, résistant OS.

Fils de Pierre Itey et de Marie Sansard, cultivateurs, Jean Itey, ouvrier forgeron à la Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Ouest de Bacalan (Gironde), vivait à Lormont (Gironde). Il s’était marié le 5 mai 1928 à Yvrac avec Françoise Chaume et était père d’un enfant.
S’il semble ne pas avoir eu de rôle militant au Parti communiste avant 1939, certaines sources semblent indiquer que Jean Itey en était membre depuis plusieurs années. Quoi qu’il en soit, après l’interdiction du Parti communiste et les débuts de l’occupation allemande, l’engagement militant de Jean Itey prit une dimension bien plus considérable. Militant communiste dans la clandestinité, Jean Itey devint l’un des principaux dirigeants de la cellule clandestine de son entreprise, et fut chargé pour le compte de l’Organisation spéciale (OS) de récupérer des armes et d’œuvrer à des opérations de sabotage.
Le 29 juin 1942, la police française l’arrêta dans son usine, suite sans doute à une dénonciation. S’il semble qu’aucune preuve n’ait permis de le relier à l’action résistante, il fut néanmoins incarcéré au fort du Hâ (Bordeaux). Le 6 juillet suivant, il fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand FK 529 de Bordeaux. Toutefois, un sursis d’exécution fut décidé et les autorités allemandes le désignèrent comme otage. C’est comme tel qu’il fut passé par les armes, le 21 septembre 1942, au camp de Souge, en représailles à l’attentat qui s’était déroulé à Paris, au cinéma Rex.
Dans une dernière lettre, adressée à son épouse et à sa fille, Jean Itey écrivit, le jour même de son exécution : « Je meurs en homme plein de courage n’ayant fait de mal à personne. » Le 20 mai 1952, un rapport du préfet de la Gironde confirma le fait qu’il avait été « arrêté pour son activité en faveur d’un parti considéré à l’époque comme illégal ».
Son nom figure sur la stèle commémorative de Lormont, ainsi que sur le mémorial du camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde). Il existe une rue Jean-Itey à Lormont.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – Comité du souvenir des fusillés de Souge, Les 256 de Souge, op. cit. – Mémorial GenWeb. – État civil.

Julien Lucchini

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