MOREAU Henri, Alexandre, Adrien
Né le 25 octobre 1908 à Tours (Indre-et-Loire), fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; musicien des Équipages de la Flotte (marin de l’État) ; communiste ; OS, FTPF.
Il se maria le 9 septembre 1931 à Chouzé-sur-Loire (Indre-et-Loire) avec Simone, Geneviève Pineau, le couple avait un enfant.
Henri Moreau aida la Jeunesse communiste de Brest à constituer une chorale et une société de musique, « La Lyre Populaire Brestoise », à la fin des années 40 mais elle eut peu l’occasion de se manifester.
À la fin de 1940 il fut démobilisé en zone non-occupée, et devenu retraité de la marine nationale, il revint à Brest. Il y reprit aussitôt le contact avec le PCF clandestin. Son domicile de la rue Portail devint un dépôt de matériel léger d’imprimerie : stencils pour ronéo (petite machine à imprimer de bureau), papier, encre, etc. En effet, il avait reçu pour mission de s’occuper du matériel de propagande résistante des communistes et du Front national. En mai 1942, à la suite de la mise sur pied des FTPF dans le département, son appartement servit aussi de dépôt d’armes et d’explosifs. Il participera personnellement à de nombreux sabotages.
_A l’automne 1942, il devint responsable, pour le Finistère, de la propagande du PCF, mais ce fut pour peu de temps car il fut arrêté le 4 octobre par des policiers brestois et le Service de police anticommuniste (SPAC) pour "activité de franc-tireur" ; il était soupçonné de sabotage, fabrication et distribution de tracts.
Interrogé avec brutalité au poste de police Saint-Martin de Brest, et interné au château de Brest, jusqu’au 26 novembre 1942, il fut à cette date, transféré à Vitré. Le 11 décembre 1942, la Section spéciale de Rennes le jugea et le condamna à 5 ans de travaux forcés. Transféré à l’abbaye de Fontevraud (Maine-et-Loire), le 13 janvier 1943 pour y purger sa peine, il fut ensuite ramené à la prison Jacques Cartier, de Rennes, le 23 avril 1943, à la demande des Allemands.
Le 27 aout 1943, il intégra la prison de Fresnes (Seine) pour être jugé , en seconde instance, le 28 août par le tribunal allemand du Gross Paris, 11 rue Boissy-d’Anglas , et condamné à mort pour activités favorables à l’ennemi.
Fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien, en même temps que 18 autres résistants communistes brestois, il fut inhumé avec ses camarades au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne)
Les distinctions suivantes lui ont été décernées : Mention « Mort pour la France » attribuée par le secrétariat général aux Anciens combattants et victimes de guerre en date du 29 juin 1945 ; Médaille militaire ; Citation à l’ordre du régiment N°419, Rennes, 30 août 1946, comportant Croix de guerre avec étoile de bronze ; Interné résistant, 5 juillet 1954..
Voir aussi : Albert Abalain, Lucien Argouach, Louis Departout, Yves Giloux, Eugène Lafleur, Louis Le Bail, Paul Le Gent, Louis Le Guen, Paul Monot, Moreau Henri, Jean-Louis Primas, Jean Quintric, Albert Rannou, Albert Rolland, Étienne Rolland, Joseph Ropars, Charles Villemin.
A Brest, son nom figure sur le monument commémoratif des 19 fusillés FTPF.
SOURCES : AVCC, Caen, 21 P 518184. — Fichier des fusillés, FNDIRP du Finistère Nord à Brest — 1918-1945, 1640 militants du Finistère, d’Eugène Kerbaul, Presses de l’imprimerie commerciale de Rennes, 1988. — Eugène Kerbaul, Chronique d’une section communiste de province, Brest, janvier 1935 – janvier 1943, Presses de l’imprimerie commerciale de Rennes, 1992. — http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/ — État civil..
Gilles Pichavant