Né le 15 novembre 1914 à Ascq (Villeneuve-d’Ascq, Nord), fusillé le 7 juin 1944 au fort de Seclin (Nord) ; tourneur SNCF ; résistant, membre des réseaux Voix du Nord, Gallia, Gloria SMH, et du groupe d’Ascq.

Cliché fourni par Jacques Hébert.
Fils de Henri Gallois, employé au chemin de fer âgé de trente-neuf ans, et de Jeanne Louise Fruit, garde-barrière, Henri Gallois naquit au domicile de ses parents, rue Kléber. Il se maria le 7 janvier 1938 à Ascq avec Simonne Adolphine Marie Josèphe Dehaine, et était père d’une fille prénommée Marguerite Marie. Il vivait à Ascq, au 75 route nationale.
Tourneur SNCF au service du matériel, aux ateliers d’Hellemmes, Henri Gallois avait été embauché le 11 septembre 1931 comme apprenti tourneur, au centre d’apprentissage des chemins de fer du Nord à Hellemmes.
Résistant, il fut membre des réseaux Voix du Nord et Gallia. Henri Gallois appartint au « groupe d’Ascq », qui réunit Paul Delécluse, Henri Gallois, Édouard Lelong, Eugène Mangé et Louis Marga, tous cheminots. Le groupe procéda à des actions de sabotage avec des armes parachutées en provenance du réseau Buckmaster Sylvestre-Farmer.
Dans la nuit du 1er au 2 avril 1944 avait eu lieu une attaque contre un convoi militaire allemand à la gare d’Ascq. S’ensuivit un massacre par les SS Hitlersjugend en guise de représailles qui déboucha sur quatre-vingt-six fusillades. Pour se dédouaner, la Feldkommandantur de Lille (Nord) décida d’un procès fabriqué de toute pièce afin de « prouver » la responsabilité des cheminots et employés SNCF dans ce déraillement. Huit personnes furent arrêtées le 26 avril suivant, dont Henri Gallois.
Incarcéré à la prison de Loos-lès-Lille, il fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand FK 678 de Lille le 30 mai 1940 et fusillé une semaine plus tard, le 7 juin, au fort de Séclin.
Dans sa dernière lettre, adressée à son épouse, Henri Gallois écrivit : « Je te demande, ma chérie, d’avoir beaucoup de courage pour supporter le coup du sort, c’était le destin. Moi aussi, vois-tu, j’ai beaucoup de courage et je viens d’aller me confesser ; tout à l’heure, je recevrai la sainte communion pour la dernière fois. Vois-tu, l’homme propose et Dieu dispose, comme dit le proverbe. L’on avait fait tant de projets pour l’arrivée des Anglais, et pourtant, ils sont à notre porte et certainement nous serons les derniers à être fusillés. Tu le sais pourquoi nous allons être fusillés, et tu sais aussi que je n’ai rien à me reprocher. J’ai fait mon devoir, tout mon devoir de Français, et c’est en Français que nous mourrons tous. »
Homologué FFC, FFI et DIR (GR 16 P 240637), Henri Gallois fut reconnu « mort pour la France » (AC 21 P 188480) à titre militaire (sous-lieutenant FFI Air). Il reçut la Légion d’honneur à titre posthume (dossier non encore trouvé). Son nom figure sur deux monuments de Villeneuve-d’Ascq (la plaque commémorative de la gare, et le monument commémoratif situé aux abords de l’entrée du cimetière d’Ascq, en mémoire des résistants du mouvement Voix du Nord fusillés par les Allemands le 7 juin 1944 au fort de Seclin) ainsi que sur la stèle des fusillés du fort de Seclin.
Sources

SOURCES : SHD Vincennes, dossiers adm. résistants. DAVCC, Caen, B VIII 5 (Notes Thomas Pouty). — Guy Krivopissko, La vie à en mourir, op. cit. — Sites Internet : Mémoire des hommes ; Mémorial GenWeb. – État civil d’Ascq, acte n° 117, 3 E 14488.

BIBLIOGRAPHIE. Jacqueline Duhem, Ascq 1944. Un massacre dans le Nord. Une affaire franco-allemande, Les Lumières de Lille éd., 2014, 266 p.

Julien Lucchini, Frédéric Stévenot

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