Né le 25 décembre 1896 à Roubaix (Nord), fusillé le 30 mars 1943 au fort de Bondues (Nord) ; menuisier, puis employé aux hospices de Dunkerque (Nord) ; résistant, membre du réseau Alliance.

Fils de Louis Herbeaux, menuisier, et de Marie Watteau, ménagère, Louis Herbeaux s’était marié à Roubaix, le 28 août 1920, avec Suzanne, Marie Droulez. En 1914, il avait été engagé volontaire et avait été blessé par un éclat d’obus au visage. Il avait alors été décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre.
Une fois la Première Guerre achevée, Louis Herbeaux reprit l’atelier de menuiserie de son père à Roubaix. Néanmoins, il reçut de son ancien lieutenant Émile Fleck une proposition de travail à Dunkerque, et s’y installa en 1935. Employé aux hospices de Dunkerque, Louis Herbeaux vécut désormais à Rosendaël (Nord). Mobilisé en septembre 1939, il fut fait prisonnier et, en tant qu’ancien combattant de la Première Guerre, il fut libéré.
Résistant et membre du réseau Alliance, il y prit une part conséquente pour la zone reliant Calais à la frontière belge, constitua un groupe de quatorze membres autour de lui, participa à la collecte de plans et d’armes et, avec sa fille Andrée, il se rendit régulièrement à Paris pour fournir des renseignements au colonel Fernand Alamichel qui avait créé ,en août 1942, un groupe autonome lié à l’OCM, dépendant des Forces françaises libres FFL sous les ordres du colonel Touny. Fernand Alamichel fut dénoncé par l’agent F 8230 de l’Abwehr III F de Lille Jacques Cloesen (fusillé le 16 septembre 1945 à Lille).
Louis Herbeaux fut arrêté par la Geheimfeldpolizei le 17 novembre 1942 en gare de Dunkerque, au retour d’une de ses livraisons de plans à Paris.Son épouse Suzanne, également membre du réseau, ainsi que leur fille furent arrêtées en novembre 1942.
Incarcéré à la prison de Loos-lès-Lille, Louis Herbeaux fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand FK 678 de Lille (Nord) le 19 mars 1943, et fusillé le 30 mars suivant au fort de Bondues.
La mention « Mort pour la France » lui a été attribuée, ainsi que la décoration, à titre posthume, de la Légion d’honneur. Par décision du 6 janvier 1946, l’avenue Vallon-de-Rosendaël est devenue avenue Louis-Herbeaux. Son nom a également été donné à une avenue de Dunkerque, et figure sur la stèle commémorative de Rosendaël, ainsi que sur une plaque de l’établissement hospitalier de Dunkerque. Un square de Roubaix a également pris son nom en 1992.
Suzanne Droulez-Herbeaux et Andrée furent déportées, la première par le convoi du 25 septembre 1943, la seconde par le convoi du 25 novembre 1943.Suzanne fut rapatriée.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII 4 (Notes Thomas Pouty). – Musée du fort de Bondues, Ils étaient 68, 2010. – Catherine Lacour-Astol Le genre de la Résistance, La Résistance dans le Nord de la France Les Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, Paris, 2015. — Patrice Miannay Dictionnaire des agents doubles dans la Résistance, Édit. le Cherche midi, 2005 : biographies de Alamichel et Cloesen — Notes Annie Pennetier . — Mémorial GenWeb.— État civil.

Julien Lucchini

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