Né le 4 février 1907 à Lugny (Saône-et-Loire), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; aide-infirmier ; militant socialiste ; résistant membre de l’Organisation spéciale (OS).

Marié, père de deux enfants, Paul Renaud demeurait 8 avenue Eugène-Thomas à Bicêtre (Seine, Val-de-Marne) et était aide-infirmier à l’hospice de la ville. Militant socialiste avant la guerre, il fut contacté fin mars 1942 par René Diot, un collègue de travail, pour faire partie de l’OS, organisation communiste clandestine. Il assista à quelques réunions, puis accepta d’entrer dans l’OS.
Il participa au sectionnement des fils téléphoniques d’une installation de l’armée allemande à Chevilly-Larue (Seine, Val-de-Marne). Charles Schmidt, responsable de l’OS de la région sud de la région parisienne, fut arrêté le 22 avril 1942 à Malakoff (Seine, Hauts-de-Seine). Lors de la perquisition de son domicile, les policiers de la Brigade spéciale no 2 (BS2) saisirent une liste sténographiée sur laquelle figurait le nom de Paul Renaud.
L’arrestation de Paul Renaud eut lieu deux mois plus tard, le 23 juin, à son domicile, par trois inspecteurs de la BS2. La saisie à son domicile fut dérisoire, un plan manuscrit du XIVe arrondissement de Paris et une lettre signée Welter, qualifiée de « suspecte ». Le 26 juin, la police française livra Paul Renaud à la Geheimfeldpolizei (GFP), qui l’incarcéra au fort de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis).
Le 5 août 1942, deux grenades furent lancées par des résistants communistes sur des militaires allemands qui s’entraînaient au stade Jean-Bouin (Paris, XVIe arr.). Deux furent tués, cinq grièvement blessés et quinze autres touchés. Les Allemands décidèrent le 10 août de fusiller quatre-vingt-huit otages au Mont-Valérien.
Le lendemain, 11 août 1942, Paul Renaud fut passé par les armes à 9 h 35 au Mont-Valérien. Le journal collaborationniste Le Matin annonça le 11 août dans un Avis que « pour répondre à chaque attentat [...] 93 otages terroristes qui ont été convaincus d’avoir commis des actes de terrorisme ou d’en avoir été complices » seraient fusillés (en fait il y eut 88 fusillés). Tous les otages furent incinérés au cimetière du Père-Lachaise (Paris, XXe arr.), et plus tard les cendres de Paul Renaud furent transférées au cimetière de Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis)
Après la Libération, ayant changé de domicile, la femme de Paul Renaud ne reçut pas la convocation pour témoigner devant la commission d’épuration de la police sur les circonstances de l’arrestation de son mari.
La mention Mort pour la France fut attribuée à Paul Renaud par le Ministère des Anciens Combattants le 4 juin 1946.
Le nom de Paul Renaud figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien. Au Kremlin-Bicêtre son nom est gravé sur la plaque commémorative de la Mairie, sur le monument situé à l’angle des rues Edmond Michelet et Carnot "A nos martyrs assassinés par les Nazis" et sur le Monument aux Morts de l’hôpital à côté des noms de quatre autres patriotes qui travaillaient à l’hospice et qui avaient été fusillés le même jour comme otages : Marcel Flosseaux et Georges Frémont, garçons de service ; Mohammed Ben Slimane, infirmier ; Georges Bouzerait, jardinier.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : Arch. PPo., 77W 345, BA 2117, KB 5, KB 18, PCF carton 13 rapports hebdomadaires sur l’activité communiste. — DAVCC, SHD Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty), AC 21 P 530323. — SHD Vincennes GR 16 P 505372 (nc). — S. Klarsfeld, Le livre des otagesLe Matin, 11 août 1942. — Site Internet Mémoire des Hommes. — Site Internet CDJC XLV-14. — MémorialGenWeb.

Daniel Grason

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