Né le 20 août 1897 à Tournay (Belgique), fusillé vraisemblablement le 5 avril 1944 à la citadelle d’Arras (Pas-de-Calais) ; de nationalité belge ; officier de renseignement ; résistant.

Déporté entre 1914 et 1918 à Saint-André, Amédée Coinne connut une première fois la répression allemande. Milicien de la classe 1920, il entra au service actif de l’aéronautique le 2 décembre 1921. Libéré le 1er décembre 1922, il fut rappelé en 1924 pour quelques semaines. À partir de 1927, ses relations d’affaires avec la Suisse le conduisirent à plusieurs reprises en Allemagne et en Autriche. Engagé à nouveau dans l’armée belge en janvier 1937, il effectua la campagne des dix-huit jours au cours de laquelle il fut fait prisonnier. Rapidement libéré, il intégra le ministère des Finances en mars 1941 comme responsable au Secours d’hiver de Tournai des magasins situés rue Paul Pastur.
Ancien chauffeur mécanicien de l’armée belge, il demeurait en 1944 à Tournai, chaussée de Roubaix. C’est là qu’il fut arrêté, le 13 février 1944 par la GFP d’Arras, la police militaire. Il fut aussitôt conduit au siège de « l’ange gardien des V1 », à l’hôtel du Commerce d’Arras.
En mars 1941, Amédée Coinne avait contracté un engagement dans la Légion belge, devenue par la suite l’Armée secrète. Il fut successivement officier adjoint au chef de la section 802 et au commandant du groupe 48. En juillet 1943, il était attaché à l’état-major du commandant du refuge A30 en qualité d’officier de renseignement chargé des liaisons importantes. Amédée Coinne participa également au sauvetage d’aviateurs et de parachutistes alliés. Il avait enfin été associé à la diffusion du journal clandestin La Liberté.
C’est au motif d’espionnage qu’Amédée Coinne fut condamné à mort, vraisemblablement le 5 avril 1944, par le tribunal spécial du 65e corps d’armée allemand qui siégeait alors à la caserne Schramm à Arras. Le caractère secret de cette juridiction conduisit à son exécution le même jour, dans le plus grand secret, dans les fossés de la citadelle d’Arras. Il fut alors inhumé dans une fosse soigneusement dissimulée par les nazis contenant douze corps, dont les principaux responsables du mouvement de l’Organisation civile et militaire (OCM), comme Alfred Touny ou Pierre Baudel. L’emplacement ne put être découvert qu’à la suite de sondages et les corps furent exhumés le 23 octobre 1944. Celui de Amédée Coinne, non identifié, fut alors transféré dans le carré « H » du cimetière communal d’Arras avec la dénomination « Victime inconnue no 12 ». Pour la famille, Amédée Coinne était disparu en déportation, certainement à Bergen-Belsen (Allemagne)... Il fallut attendre le 29 juin 1950 pour qu’un dossier donnant son signalement soit transmis au procureur du roi de Tournai. Le 18 octobre de la même année, le corps fut à nouveau exhumé et cette fois identifié formellement par sa famille. Quatre jours plus tard, Amédée Coinne reçut les honneurs de la ville de Tournai et on procéda à son inhumation solennelle au cimetière de la ville.
Sources

SOURCES : Fonds « Michel Rousseau » (La Coupole) ; Dossier 54326 (SVG Bruxelles). – Laurent Thiery, La répression allemande dans le Nord de la France (1940-1944), Lille, Presses du Septentrion, 2013, p. 239-256.

Laurent Thiery

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