Né le 14 octobre 1924 à Paris, XIIe arr. (Seine, Paris), fusillé le 13 mars 1944 à Lyon 5e arr. (Rhône, Métropole de Lyon), au fort de la Duchère ; maroquinier ; résistant FTP-MOI dans le bataillon Liberté à Grenoble (Isère), homologué Forces françaises de l’Intérieur et interné résistant (DIR).

Ses parents, Kiwa (dit Henri) Landowicz et Blima (dite Blanche) Kardinal, étaient des Juifs polonais arrivés à Paris vers 1920. La famille Landowicz habitait les 18 et 20 rue Lesage à Paris (XXe arr.). Guy Landowicz fut scolarisé à l’école Ramponneau (XXe arr.). Sa mère fut ouvrière et fabriqua des fleurs artificielles. Son père fut d’abord ouvrier maroquinier puis il s’établit à son compte comme artisan maroquinier.
Sa mère et sa sœur Huguette (née le 12 mai 1930 à Paris) furent arrêtées lors de la rafle du 16 juillet 1942. Blanche Landowicz fut déportée à Auschwitz (Pologne) par le convoi no 15 au départ de Beaune-la-Rolande (Loiret) le 5 août 1942. Huguette Landowicz fut déportée à Auschwitz par le convoi no 22 au départ de Drancy (Seine, Seine-Saint-Denis) le 21 août 1942. Guy Landowicz partit peu de temps après en zone libre et se cacha un temps à Annecy (Haute-Savoie) dans sa famille. Il fut profondément touché par la déportation de sa mère et de sa sœur. Sa cousine écrivit dans une lettre : « un jour au cours d’une réunion de famille, il s’est effondré et mis à sangloter, nous n’oublierons jamais ». Elle ajouta que son cousin ne fit jamais partie d’aucun mouvement politique. Son père vint le rejoindre en zone libre. Ils trouvèrent du travail à la maroquinerie Lancel à Grenoble (Isère). Guy Landowicz demeurait à Sassenage (Isère), place de la République.
Jacob Szmulewicz (dit Jacquot), arrivé à Sassenage fin 1943, recruta Guy Landowicz dans les FTP-MOI du bataillon Liberté.
Toutefois ses services sont homologués du 1er janvier 1943 au 27 février 1944, donc bien antérieurement à l’arrivée de Smulewicz
Le 3 mars 1944, à Grenoble, Guy Landowicz, Daniel Kaftal, Jacob Szmulewicz et Étienne Raczymow furent chargés de récupérer les armes des policiers, miliciens ou Allemands qu’ils croiseraient. Marchant dans une petite rue, les quatre FTP rencontrèrent quatre policiers en civil qui leur demandèrent leurs papiers. D’après les récits de Szmulewicz et Raczymow : « Jacquot, le plus gonflé, a sorti les siens. Je me suis dit : si c’est comme ça je les sors aussi. Mais l’homme, un policier en civil, a pris mes papiers d’une main, a fourré l’autre dans ma poche. Ça a été très vite. Jacquot a reculé, a crié hauts les mains ! Résistance ! Guy Landowicz a pris une grenade dans sa poche. Mais avant qu’il ait pu la dégoupiller, le deuxième flic avait la main dessus. Daniel Kaftal n’a pas réussi à sortir son revolver ». « J’ai vu qu’un inspecteur prenait son revolver, dit Jacquot. J’ai tiré. Je l’ai descendu. J’en ai touché un deuxième. Mais j’avais tiré mes 4 balles. J’ai crié aux autres : sauvez-vous ! » Ils s’enfuirent mais Guy Landowicz, à bout de souffle, fut rattrapé, arrêté sous la fausse identité de Guy Klagencki et incarcéré à la prison de Grenoble.
Les autorités allemandes firent pression sur le préfet afin que Guy Landowicz soit déféré rapidement à la cour martiale. Le 9, il fut transféré à la prison Saint-Paul (Lyon). Le 13 mars, il comparut avec neuf autres résistants devant la cour martiale du secrétariat général au Maintien de l’ordre, dans la salle de l’anthropométrie de la prison Saint-Paul. Ernest Planel, l’un des accusés qui échappa à la peine de mort, raconta ensuite : « le 13 mars 1944, j’ai comparu devant la cour martiale de Vichy, à Lyon. La séance s’est passée comme suit : nous étions dix accusés [...]. La cour se composait de trois hommes vêtus de costume civil. Une douzaine de gardes mobiles en armes assistaient à l’audience [...]. La séance a eu lieu [...] à quinze heures, dans un bureau de la prison Saint-Paul. Pour nous rendre de notre cellule au bureau [...], nous avions dû passer entre deux haies de gardiens de la prison, qui sont restés dans le couloir. [...] La séance a duré environ quinze minutes. Un des membres de la cour a dit à l’officier commandant les gardes mobiles de faire présenter les armes. Ensuite, il nous a lu l’acte d’accusation ainsi conçu : vous êtes inculpés de meurtres, et tentatives de meurtres, [...] menées antinationales, sabotages, etc [...]. Il nous a ensuite déclaré : vu la loi de la cour martiale [...] vous êtes condamnés à mort par fusillade immédiate. Il a ordonné aux gardes d’emmener les condamnés ». Rapidement après, parmi les dix condamnés, Guy Landowicz et six résistants de la Drôme furent emmenés au fort de la Duchère (Lyon, IXe arr.) où des Français les fusillèrent.
Guy Landowicz obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué résistant, membre des forces françaises de l’Intérieur, et interné résistant (DIR).
Le corps de Guy Landowicz est inhumé au cimetière de Bagneux (Hauts-de-Seine) dans un des carrés juifs.
Lyon, fort de la Duchère (19 février - 4 août 1944)
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 585388 (nc). — SHD, Vincennes, GR 16 P 335559 ; GR 19 P 38/22, p. 3. — Arch. Dép. Rhône, 3678W19. – CHRD, Lyon, Art. 1167. – Annette Wieviorka, Ils étaient juifs, résistants, communistes, 1986. – Virginie Sansico, La justice du pire : les cours martiales sous Vichy, 2002. – memorialdelashoah.org. — État civil, acte de décès, Lyon 2e arr., 1944, n° 370.

Jean-Sébastien Chorin

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