Né le 17 juillet 1926 à Paris (XIIe arr.), fusillé par condamnation le 19 juin 1944 au fort de la Duchère (Lyon, Rhône) ; étudiant ; résistant au sein des FTP-MOI du bataillon Carmagnole à Lyon.

SELONCZYK Julien, collection Claire Halter
SELONCZYK Julien, collection Claire Halter
Julien Selonczyk naquit au 15 rue Santerre. Son père, Icek Selonczyk, était tailleur et sa mère, Esther Kaya Sosnowski, ouvrière en chapeaux. Ils demeuraient 44 passage Montgallet à Paris (XIIe arr.). Ses parents étaient bundistes (militants juifs socialistes yiddishophones). Esther Selonczyk était membre de la Kultur Lige (organisation de promotion de la culture yiddish associée au Bund). A l’âge de 16 ans, Julien Selonczyk partit de Paris et s’installa à Lyon (Rhône). Il tenta vainement de poursuivre ses études et travailla pour subvenir à ses besoins. Il demeurait 100 rue Hénon à Lyon (4e arrondissement).
A partir de l’hiver 1942-1943, selon différentes sources, il milita dans l’Union des juifs pour la résistance et l’entraide (UJRE) ou il devint résistant au sein de l’Union de la jeunesse juive (UJJ) et participa à des opérations de commandos.
En mars 1944, il intégra le bataillon Carmagnole des FTP-MOI à Lyon sous le pseudonyme de Claude. Il participa à des actions armées. Il fut nommé adjoint du responsable politique du bataillon. Il fut blessé à la cuisse alors qu’il se trouvait au maquis de Saint-Didier.
Dans la nuit du 31 mai au 1er juin 1944, près de la rue du 4 août (Villeurbanne, Rhône), Léon Rozenfarb fut blessé de deux balles alors que l’un de ses camarades lui expliquait le maniement d’une arme. Il fut transporté par Julien Selonczyk et Pierre Katz à la Maison des étudiants (avenue Rockefeller, Lyon), où ils demandèrent assistance à quatre étudiants en médecine. Ils se dirigèrent ensuite à la clinique Jeanne d’Arc, cours Albert Thomas (Lyon), où Léon Rozenfarb fut admis. Le personnel de la clinique prévint la police. Un commissaire et quelques hommes tentèrent d’arrêter Selonczyk et Katz qui tirèrent sur les policiers. Le commissaire fut grièvement blessé. Les deux résistants s’enfuirent et furent rattrapés. Katz fut abattu. Julien Selonczyk fut blessé et arrêté alors qu’il tentait de se défendre en lançant une grenade. Les policiers trouvèrent sur lui 16000 francs et divers documents parmi lesquels des plans d’usines. Interrogé, Selonczyk avoua faire partie de la Résistance.
René Cussonac, l’intendant de police de Lyon, se saisit de l’affaire afin que Julien Selonczyk soit déféré à la cour martiale. Ecroué à la prison Saint-Paul (Lyon) le 1er juin, Selonczyk fut admis à l’hôpital. Le 19 juin 1944, il comparut devant la cour martiale du secrétariat général au Maintien de l’ordre, siégeant à la prison Saint-Paul. Il fut condamné à mort. Immédiatement après, des Français le fusillèrent dans les fossés du fort de la Duchère (Lyon, 9e arrondissement).
Son corps fut inhumé à la Nécropole nationale de la Doua (Villeurbanne), rang A 11, tombe 15.
Lyon, fort de la Duchère (19 février - 4 août 1944)
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3678W21. – CHRD, Lyon, Art. 1167. – Virginie Sansico, La justice du pire, les cours martiales sous Vichy, Payot, 2002. – Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours, 2824 engagements, Éd. BGA Pernezel, 2003. – Mémorial GenWeb.— État-civil.

Jean-Sébastien Chorin

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