Né le 6 octobre 1919 à Oberhergheim (Haut-Rhin), guillotiné suite à une condamnation à mort le 15 mai 1944 à Brandenburg (Allemagne) ; employé des chemins de fer ; victime civile.

Monument aux morts d’Oberhergheim
Joseph Voinson était le dernier d’une fratrie de six frères et soeurs et un demi frère. Il fréquenta l’école d’Oberhergheim jusqu’à l’âge de treize ans, pendant un an le lycée Bartholdi à Colmar, puis il entra en apprentissage à la carrosserie Gangloff comme ferblantier soudeur.
Le 24 mars 1939, il souscrivit un engagement de trois ans au 4e Zouaves stationné à Tunis où il a contracté le paludisme. En mai 1940, son unité fut envoyée sur le front dans le Nord de la France où il fut fait prisonnier le 16 juin, transféré en Allemagne puis renvoyé dans ses foyers le 4 octobre 1940. À son retour, il était très affaibli et malade des nerfs. Il épousa Jeanne Hechinger le 28 novembre 1941 à Niederhergheim. Pendant un an, il aida son père dans la boulangerie familiale. Le 1er octobre 1941, il fut embauché dans la Deutsche Reichsbahn, d’abord comme manœuvre sur les voies puis comme ferblantier soudeur. Il passa quatre jours au 159e régiment de grenadiers motorisés de Wittenberg mais vu son état de santé, il obtint un sursis. En mars 1943, il était atteint de rhumatismes articulaires et mis en congé maladie . C’est pendant ce congé, le 27 octobre 1943 qu’il se rendit à Mulhouse pour régler des questions administratives, le voyage de retour se fit debout dans le couloir d’un train bondé. C’est là qu’il a fit une sortie imprudente à portée d’oreilles d’environ cinq personnes : un malgré-nous en uniforme accompagné de sa mère, un membre du SS Polizeischutzes et le guestapiste Tetzlaff qui le fit arrêter par la gendarmerie allemande et fut témoin à charge lors du procès.
Il fut incarcéré à la maison d’arrêt de Mulhouse puis envoyé au camp de Schirmeck d’octobre 1943 à janvier 1944. Pendant cette période, il aurait aussi fait un séjour en préventive à la maison d’arrêt de Strasbourg (novembre 1943, mais son nom ne figure pas dans le registre de cet établissement). Sa femme ignorait les motifs de son arrestation et n’a jamais pu lui rendre visite au camp de Schirmeck. En janvier 1944, il fut transféré à Brandenburg.
Joseph Voinson ne semble pas avoir pris conscience de la barbarie du système nazi ni de la gravité de sa situation personnelle. Le 1er mars 1944, il espérait encore être libéré puisqu’il sollicita l’attribution d’un poste de Flurwärter. Lors de son procès, il avait été défendu par Me Léonard Schwartz avoué et notaire. C’est cet avoué qui prévint Jeanne Hechinger du rejet du recours en grâce. Ce n’est qu’après sa condamnation à mort, le 21 mars 1944, qu’il se porta volontaire pour aller au front, espérant ainsi échapper à l’issue fatale.
Remarquons que Joseph Voinson n’emploie jamais, au bas de ses lettres, la formule, pourtant obligatoire, de « Heil Hitler ».
Il a obtenu la mention « Mort pour la France »
Par arrêté du 24-10-2001, le ministre des Anciens Combattants lui a attribué la mention « Mort en Déportation ».
Sources

SOURCES : Notes Éric Le Normand. — Notes de Jacques Doll.

Léon Strauss

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